L’opposant Moïse Katumbi a exprimé lundi son indignation après que la justice a annoncé l’ouverture d’une enquête contre le cardinal Fridolin Ambongo « suite à ses homélies dénonçant les graves maux qui rongent la RDC ».
Le leader du parti Ensemble pour la République s’oppose aux poursuites contre l’archevêque métropolitain de Kinshasa qui, selon lui, ne fait que porter la voix des Congolaises et Congolais qui endurent sans fin des souffrances atroces.
Pour Katumbi, « la justice congolaise tente donc de museler cette voix des affligés, des pauvres, des victimes de l’injustice, des guerres et de la mauvaise gestion de la chose publique ».
« Cette politique d’intimidation de l’Eglise, dont le rôle est justement de porter la voix des opprimés, est totalement inacceptable », a-t-il dit, faisant remarquer que cette « attaque intolérable » de l’Eglise catholique rappelle les heures sombres de l’histoire tragique de la RDC, marquée par les régimes autoritaires qui s’en étaient pris sans scrupule aux cardinaux Joseph Malula et Laurent Monsengwo, des défenseurs acharnés de la vérité, de la justice et de la bonne gouvernance.
Aujourd’hui, dénonce-t-il, le cardinal Ambongo est confronté à cette même répression, perpétrée par un pouvoir qui redoute la vérité et la transparence. « Mais, de tout temps, nous observons que les régimes qui s’attaquent à l’Eglise et à ses dignitaires échouent misérablement. Il vaut donc mieux s’en abstenir », a-t-il conseillé.
En depit du combat mené par Etienne Tshisekedi, père de l’actuel chef de l’Etat, et toute l’opposition, se demande Katumbi, « qui aurait cru qu’un régime qui se dit démocratique choisirait la voie de la répression pour étouffer toute critique légitime ? »
« La fragilité et la faiblesse d’un régime, plongé dans une dérive dictatoriale alarmante, sont désormais exposées au grand jour. Tous les Congolais ont droit au respect de leurs droits fondamentaux et L’Eglise, soucieuse du bien-être collectif, ne peut qu’y veiller notamment en dénonçant tout ce qui détruit la République et plonge les Congolaises et Congolais dans une misère insupportable. Si le respect des droits fondamentaux a un prix, qu’on nous le communique alors pour qu’il soit payé afin de recouvrer la liberté et le bien-être collectif recherché par le cardinal et Archevêque Métropolitain de Kinshasa. Quelles que soient les intimidations et la répression, la vérité ne sera pas étouffée. Que Dieu ouvre les cœurs de tous aux homélies et sermons du Cardinal », a-t-il déclaré.
La justice reproche au cardinal Fridolin Ambongo une constance des propos séditieux tenus lors des points de presse, interviews et autres sermons, de nature à décourager les militaires des forces armées de la République qui combattent au front, mais aussi incitatifs à la maltraitance par les rebelles et autres envahisseurs des populations locales déjà meurtries.