Depuis le 13 juin, la cité de Bunagana au Nord-Kivu est sous contrôle des terroristes du M23 soutenus par le Rwanda. L’Ouganda est aussi accusé d’avoir joué un rôle dans la chute de cette cité stratégique.
Le chef de l’armée de terre de l’Ouganda, Muhoozi Kainerugaba (fils du président Yoweri Museveni) a été même traité de « traître » par le président de l’Assemblée nationale de la RDC.
Au regard de cette situation, le président de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ), Georges Kapiamba, demande au gouvernement congolais de réévaluer sa politique de coopération avec le pays de Museveni, dont ses troupes sont encore sur le sol congolais dans le cadre des opérations conjointes avec l’armée congolaise contre les rebelles ADF.
« J’exhorte le gouvernement à réévaluer sans tarder sa politique de coopération avec l’Ouganda qui, au regard de témoignages concordants, a coopéré à la prise de Bunagana par les militaires rwandais sous label M23 », a recommandé Kapiamba.
24 heures après la chute de Bunagana, la Chambre basse du Parlement congolais a décidé de bloquer la ratification de l’accord de coopération signé avec l’Ouganda.
“Pour l’accord avec l’Ouganda, nous l’avons reçu au niveau du bureau, nous nous sommes entretenus avec le ministre des Affaires étrangères, d’ailleurs il était d’accord avec nous avant même que ceci nous arrive, avant que ces troupes fassent ce qu’ils ont fait. Nous avons dit à la suite du pacte que le fils (Museveni) a signé avec le Rwanda, nous on ne laisse pas passer cet accord. Nous l’avons bloqué et nous le disons encore même aujourd’hui. Il nous a montré qu’il avait signé son pacte et il vient de nous trahir”, avait indiqué Christophe Mboso.
Pour plusieurs observateurs, l’Ouganda n’est pas un partenaire sincère. Déjà quelques jours avant la prise de Bunagana, le fils du président Museveni proférait indirectement des menaces contre la RDC.
« Je suis vraiment désolé pour tous ceux qui pensent qu’ils peuvent me vaincre militairement, moi et mon oncle (Paul Kagame). Ce sera un désastre pour eux. C’est la dernière fois que j’en reparlerai », Laissez-les venir, nous sommes plus que prêts », avait-il écrit sur son compte Twitter
Pour restaurer la paix et la sécurité dans l’Est de la RDC, les chefs d’État de l’EAC réunis à Nairobi au Kenya, ont approuvé le déploiement d’une force militaire régionale.
Dans un communiqué, l’ACAJ s’est félicitée, d’une part, de ce que le conclave, tout en réaffirmant le principe sacro-saint d’intangibilité des frontières, a invité les Etats membres à ne pas offrir l’hospitalité aux bandes armées et constituer en faveur de ces dernières une rampe de lancement pour la déstabilisation d’autres Etats et, d’autre part, de la création et du déploiement imminent d’une force militaire régionale devant prévenir, décourager et/ou réprimer toutes les forces hostiles susceptibles de troubler la paix, la stabilité, la sécurité et le développement dans la région.
La Rédaction