En RDC, les alliances se font et se défont, parce qu’elles ne reposent pas sur des projets politiques pertinents qui devraient faire l’objet des discussions au préalable. Adolphe Muzito veut corriger cette anomalie.
Il est ouvert aux alliances et coalitions, qui doivent reposer sur un programme commun. Une manière d’éviter de tomber dans les erreurs du passé car, rappelle Adolphe Muzito « à Genève (novembre 2018), nous avions fait l’erreur de désigner un candidat sans avoir un programme commun. On a fait un front plus contre Kabila que pour conduire le Congo ».
Le moment est arrivé de bien faire les choses. Et même quand il faut faire des alliances, Muzito, fidèle à ses convictions, précise qu’il ne s’agit pas de s’associer avec n’importe qui par nécessité d’avoir un grand nombre. Les valeurs doivent être respectées. « J’ai estimé que nous ne pouvions pas nous associer avec le FCC. Je ne vois pas comment nous pourrions exiger la transparence électorale avec des gens qui en sont les ennemis », a lâché le Premier ministre honoraire rejetant le Bloc patriotique, structure créée par Martin Fayulu à son insu. Ce bloc est composé des familles politiques de Joseph Kabila et Moïse Katumbi.
Fayulu est le candidat de l’ECiDé et non de Lamuka
Adolphe Muzito dit avoir été surpris « que l’ECiDé désigne son candidat avant même d’avoir un programme de gouvernement ou un programme tout court, d’ailleurs ».
« Nous ne sommes pas engagés par un programme politique commun, il n’y a donc pas de raisons à ce stade pour que je le soutienne automatiquement, ou, à l’inverse, qu’il me soutienne si je suis désigné par mon parti. Martin n’est pour l’instant que le candidat de l’ECiDé », a expliqué le coordonnateur en exercice de la coalition Lamuka.
Lamuka, plateforme de résistance, n’est donc pas encore au stade de désignation d’un candidat commun. « Il faut faire la différence entre une plateforme électorale et un parti politique. Lamuka n’est pas une plateforme électorale, c’est une plateforme de résistance. Les candidats à une élection présidentielle sont avant tout l’émanation de la volonté de leur parti. Ce n’est qu’après avoir été investis qu’ils peuvent éventuellement se regrouper derrière une candidature commune », a ajouté Muzito.
Mutation de Lamuka en plateforme électorale
De l’avis de Muzito, « Lamuka devait de toute façon s’arrêter avec la fin du combat pour obtenir les prochaines élections, ou avec la tenue du dialogue que nous avons réclamé pour garantir la transparence du prochain processus électoral et son organisation ».
Ce n’est qu’après avoir élaboré un programme commun que cette organisation pourrait être transformée en plateforme électorale. Répondant aux polémiques créées à la suite de cette déclaration de Muzito, le porte-parole de Nouvel Elan souligne que « C’est Lamuka en tant que plateforme politique qui cessera d’exister afin de devenir plateforme électorale comme ce fût le cas en novembre 2018 ».
Reagan Ndota