Retenue parmi les principaux intervenants à ce forum sur les filles de la RDC (du 29 novembre au 1er décembre 2022) au Congo fleuve hôtel, l’ancienne Représentante spéciale du chef de l’État en matière de lutte contre les violences sexuelles et le recrutement des enfants a partagé l’expérience de son mandat (2014-2018) avec la centaine de filles venues non seulement de toutes les provinces de la RDC, mais aussi de l’Afrique subsaharienne.
« Autrefois, connue comme capitale mondiale du viol, la RDC a dû travailler d’arrache-pied pour changer cette image à l’international », a dit l’élue de Bumba qui a expliqué ses débuts dans cette délicate mission de combattre les violences sexuelles surtout à l’est où règne l’insécurité.
Quelques filles ont expliqué ce qu’elles entendent par le viol, que l’on peut résumer comme l’usage de la force afin d’obtenir une relation intime sans consentement. Et lorsque la victime est une mineure, son consentement ne compte pas, a rappelé Jeanine Mabunda, faisant allusion à la loi congolaise en cette matière.
« Le viol est affreux et laisse un impact négatif sur les victimes. Il isole parfois les victimes de leurs familles qui les rejettent. Il brise totalement les filles pour le reste de leur vie. Voilà pourquoi il doit être combattu par la voie de la justice a martelé Jeanine Mabunda engagée dans ce combat depuis plusieurs années. Tout viol, d’où qu’il vienne doit être dénoncé et porté à la justice en vue de mettre fin à l’impunité ».
Puisant dans sa riche expérience de Représentante spéciale du chef de l’État en charge de lutte contre le violences sexuelles, Jeanine Mabunda a tablé sur deux cas précis pour encourager l’assistance à s’engager dans cette bataille :
- La condamnation du général Kakuavu, pour viol d’une mineure
- La prise en charge d’une autre mineure violée et abandonnée par sa famille à Goma.
La justice militaire fait un travail remarquable et mérite toute la considération possible a-t-elle dit, avant de saluer l’examen par le Parlement d’une loi qui accordera dommages et intérêts aux victimes de violences sexuelles.
Grâce au travail bien fait par la justice militaire, la RDC depuis 2017 n’est plus sur la liste des pays recruteurs d’enfants et champions en viol.
Ensemble, les filles peuvent arriver à éradiquer le viol en RDC et pourquoi pas en Afrique.