Aucune forfaiture électorale ne passera en 2023 et la mobilisation de notre peuple sera totale pour sauver la RDC en danger, ont prévenu Martin Fayulu, Augustin Matata et Denis Mukwege.
Les trois présidentiables militent pour des élections crédibles, transparentes, apaisées et démocratiques dans le respect du délai constitutionnel.
Dans une déclaration commune, ils ont indiqué que le manque d’indépendance de la CENI et de la Cour constitutionnelle ainsi que la promulgation d’une loi électorale « non-consensuelle et taillée sur mesure » ne pourront accompagner des élections générales dignes d’une démocratie en 2023, lorsqu’il apparaît, dénoncent-ils, « évident que le régime en place a confectionné un dispositif de fraude massive ».
Ainsi, ils exigent notamment « la recomposition immédiate de la CENI; la recomposition urgente de la Cour constitutionnelle et consensus autour de la loi électorale, des centres d’inscription d’électeurs et du calendrier électoral ».
Alors que la centrale électorale a déjà lancé, depuis le 24 décembre 2022, l’enrôlement des électeurs, Fayulu, Matata et Mukwege sollicitent auprès de la Communauté internationale, l’envoi urgent des experts des Nations unies, de l’Union européenne et de l’union africaine pour procéder au monitoring du processus tel que mené à ce jour.
« La CENI a violé l’article 12 de la Constitution«
Les trois personnalités ont dénoncé ce qu’elles qualifient de violation dans le chef de la CENI, de l’article 12 de la Constitution sur l’égalité de tous les Congolais devant la loi.
« En effet, en sélectionnant arbitrairement cinq pays de résidence où vivent nos compatriotes à l’étranger pour participer aux élections de 2023, la CENI a délibérément pratiqué la discrimination interdite par la loi », a déclaré le trio.
La fraude électorale
Ils ont accusé l’administration Tshisekedi de concentrer les moyens de l’Etat dans la recherche inquiétante de conservation du pouvoir par la fraude dans un contexte caractérisé par le rétrécissement de l’espace démocratique, d’atteinte à la liberté de la presse, de musellement de la société civile, et des tentatives d’exclure les leaders de l’opposition et de la résistance de la course au sommet de l’Etat.
En outre, les leaders de l’ECiDé, du LGD et le prix Nobel de la paix ont fustigé le « désordre généralisé » observé le 24 décembre 2022, lors du lancement du processus d’enrôlement des électeurs.
« L’impréparation, le non-équipement de plusieurs centres d’inscription et l’amateurisme constatés dans le chef de plusieurs agents affectés dans ces centres préfigurent le chaos électoral qui nous attend en 2023 », ont-ils dit.
Pour eux, le fait que le nombre de kits d’enrôlement par rapport à la population soit significativement élevé dans l’espace « Grand Kasai » est révélateur de l’intention manifeste de gonfler le nombre d’électeurs et donc de sièges dans cette partie du pays.
« Pourtant, Il n’est un secret pour personne qu’à cause de l’exode rural et d’autres raisons, cet espace géographique de notre pays se vide de ses habitants au profit d’autres provinces », font-ils remarquer.
Et de s’interroger : « Comment expliquer par exemple que la province du Kasai Central puisse être dotée de 1432 kits d’enrôlement et celle du Nord-Kivu de 1663 kits alors que cette dernière province est deux fois plus peuplée que le Kasaï central ? ».
Le trio exige aussi « l’arrêt de l’instrumentalisation de la justice et des services fiscaux contre les candidats déclarés ou les potentiels candidats présidents de la République; le respect de la Constitution sur la liberté d’expression, d’opinion, de réunion et de manifestations publiques et l’arrêt des poursuites judiciaires à l’encontre du sénateur Matata Ponyo Mapon, conformément à l’article 168 de la constitution ».
Reagan Ndota