« Faut-il reprendre la coopération avec le Rwanda? quelle est la solution la plus efficace à la crise sécuritaire dans l’Est? comment tirer profit de la position géostratégique du pays? Quelle politique mettre en œuvre dans le secteur minier, foncier et éducatif? Et la diplomatie ? Le prochain président congolais doit être à la hauteur des enjeux.
A l’opposition, comme à la majorité, la saison des annonces de candidatures à l’élection présidentielle a été ouverte. Arrivé fin mandat, le président Félix Tshisekedi sollicite un nouveau quinquennat afin de parachever son « œuvre de reconstruction de la nation ». Les opposants Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Augustin Matata, Adolphe Muzito, Franck Diongo …ont aussi annoncé qu’ils vont postuler à la magistrature suprême.
Jusque-là, on n’a pas réussi à voir surgir les vraies raisons d’etre de ces candidatures, sinon des ambitions personnelles, ou de soi-disants dévouements à la cause nationale.
Pour avoir été pendant dix ans, le plus proche collaborateur d’un président de la République (en France), associé à toutes les réunions et à toutes les procédures de la présidence, mêlé à toutes ses décisions, Jacques Attali a fait remarquer que « choisir un candidat, c’est choisir un programme et un profil psychologique ».
Le 20 décembre 2023, les Congolais iront aux urnes pour soit reconduire Félix Tshisekedi, soit confier le destin commun entre les mains d’une autre personnalité, qui doit avoir une grande connaissance des sujets les plus essentiels pour l’incarnation de la nation : les problèmes militaires, financiers, éducatifs, et sociaux. Il doit avoir une grille de lecture des événements qui attendent les Congolais.
Destabilisée dans sa partie Est par le Rwanda (voire l’Ouganda), la République démocratique du Congo qui est maintenant libre de se procurer des armes, sans notifier préalablement le Conseil de sécurité, a l’obligation de sécuriser son territoire et faire respecter sa souveraineté.
Face à cette situation, le sixième président congolais doit être en mesure de lever de grandes options sur le plan militaire afin de dissuader les ennemis du Congo. A noter que cette crise sécuritaire empêche la RDC, pays scandaleusement riche, de développer sa puissance économique.
Pour mettre fin aux velléités expansionnistes du Rwanda et protéger la population civile, Adolphe Muzito, ancien Premier ministre, avait proposé de faire la guerre au Rwanda et d’ériger un mur de séparation. Il s’agit d’une décision sensible que pourrait prendre le prochain locataire du Palais de la Nation.
La RDC a un rôle important à jouer pour le monde entier, grâce aux ressources déterminantes qu’il possède dans le cadre, notamment de la lutte contre le dérèglement climatique. Le Premier ministre belge l’a reconnu lors de sa visite à Kinshasa.
« …On a parlé du futur, dans lequel le Congo a un rôle important à jouer pour le monde entier. Avec la forêt équatoriale pour contrôler le réchauffement climatique et avec les minerais pour une transition vers une économie plus durable, pour éviter d’être dépendants de la Russie et de la Chine. On est prêt à travailler ensemble, s’il y a la volonté du côté congolais », a indiqué Alexander de Croo.
Le Congolais ont besoin d’un président capable, ensemble avec son gouvernement, de faire de la RDC une véritable puissance économique en Afrique. Un pays qui fait trembler les partenaires internationaux et non un bébé qui attend la recette magique des institutions de Bretton Woods.
A la tête de la RDC, il faut un homme/une femme qui exigera des décisions nécessairement impopulaires. Il/elle devra être capable de créer un consensus avec l’opposition sur les grands sujets de défense et de finances publiques.
A quelques mois d’une échéance électorale majeure, rien n’est plus important que d’éviter de se laisser influencer par une réaction d’humeur ou par des incidents de dernière minute. Ce qui compte le plus n’est pas de savoir si un candidat est sympathique ou arrogant, mais s’il est compétent. Ce qui doit déterminer un vote ce ne sont pas les petites bombes que des opposants peuvent faire éclater sous les pieds d’un candidat, mais sa capacité à gérer un grand pays dans une période très difficile.
Reagan Ndota