Le monde plus riche ne saisit pas le degré de frustration et de colère dans les pays du Sud face à un système financier moralement en faillite dans lequel les inégalités systémiques amplifient les inégalités sociétales, a tonné le secrétaire général de l’ONU au Forum économique mondial de Davos, en Suisse.
Antonio Guterres a fulminé contre ce système qui refuse systématiquement l’allégement de la dette et le financement concessionnel aux pays vulnérables à revenu intermédiaire qui en ont désespérément besoin, et dans lequel la plupart des pays les plus pauvres du monde ont vu leurs paiements au titre du service de la dette monter en flèche de 35 % au cours de la seule dernière année.
Face à cette situation qui creuse le clivage Nord-Sud, le patron de l’ONU appelle à rétablir la confiance, qui passe premièrement selon lui, par la réforme et le renforcement de l’équité dans le système financier mondial.
« Les pays en développement doivent avoir accès au financement pour réduire la pauvreté et la faim et faire progresser les objectifs de développement durable. J’ai exhorté le G20 à convenir d’un plan mondial de relance des ODD qui apportera un soutien aux pays du Sud, y compris les pays vulnérables à revenu intermédiaire », a-t-il indiqué.
Guterres a rappelé que les pays du Sud ont besoin des liquidités nécessaires, de l’allégement de la dette et de la restructuration, ainsi que des prêts à long terme, pour investir dans le développement durable.
Bref, il suggère la mise en place d’une nouvelle architecture de la dette.
« Les banques multilatérales de développement doivent changer leur modèle économique. Au-delà de leurs opérations. ils doivent se concentrer sur la mobilisation systématique des financements privés par le biais de garanties et être les premiers à prendre des risques dans les coalitions d’institutions financières pour soutenir les pays en développement », a-t-il dit.
Aussi, il faut mener une action climatique significative. A ce sujet, les pays développés sont appelés à fournir une assistance financière et technique pour aider les grandes économies émergentes à accélérer leur transition vers les énergies renouvelables.
Antonio Guterres a ainsi demandé à tous les chefs d’entreprise présents à Davos de proposer des plans de transition crédibles et transparents sur la manière d’atteindre le zéro émission nette et de soumettre ces plans avant la fin de cette année.
Reagan Ndota