Human Rights Watch (HRW) a affirmé lundi 6 février 2023, que les États-Unis, l’UE, la France, le Royaume-Uni et d’autres pays devraient suspendre leur assistance militaire au Rwanda tant qu’il soutiendra le M23.
L’Union européenne devrait, estime HRW, s’assurer que son assistance récemment allouée à la mission des forces de défense rwandaises dans le Nord du Mozambique fait l’objet d’un suivi adéquat afin que l’UE ne contribue pas indirectement à des opérations militaires abusives dans l’Est de la RDC.
« Les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda dans le Nord-Kivu laissent dans leur sillage une série croissante de crimes de guerre contre les civils », a déclaré Thomas Fessy, chercheur principal sur la RD Congo à Human Rights Watch.
Pour l’organisation non gouvernementale internationale, le Rwanda devrait mettre fin à son soutien militaire au M23, tandis que les troupes gouvernementales congolaises devraient donner la priorité à la protection des civils.
HRW a rappelé que le Rwanda soutient depuis longtemps le M23 et avait soutenu son prédécesseur, le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP).
Ainsi, cette structure souhaite que l’UA et ses pays membres puissent indiquer clairement au Rwanda, publiquement et en privé, que son soutien militaire continu au M23 pourrait impliquer le pays dans les abus commis par le M23 au titre de la responsabilité étatique, et que des responsables rwandais pourraient être reconnus complices des crimes de guerre du M23.
Les enquêtes récentes du Groupe d’experts des Nations unies sur la RDC ainsi que les recherches menées par Human Rights Watch, fournissent des preuves significatives, photographiques et autres que non seulement le Rwanda apporte un soutien logistique au M23, mais que les troupes rwandaises renforcent également le groupe armé ou se battent à ses côtés sur le territoire congolais.
HRW souligne que le conflit armé dans l’Est de la RDC est soumis au droit international humanitaire, notamment à l’article 3 commun aux Conventions de Genève de 1949, qui interdit les exécutions sommaires, le travail et le recrutement forcés, ainsi que d’autres abus.
Reagan Ndota