Le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) a déploré, dans un communiqué publié vendredi 10 février 2023, la manipulation ethnique dont se servent le M23 et les autorités rwandaises pour justifier les attaques contre les populations en RDC.
Cette situation, fustige la Lucha, finit par nourrir de méfiance vis-à-vis des membres de la communauté Tutsi au risque de mettre davantage en péril la cohésion nationale et le vivre ensemble dans cette période sensible.
« En ce moment de souffrance où notre pays fait face à la guerre d’agression du Rwanda et Ouganda pour notamment des intérêts économiques, la Lucha, notre mouvement appelle les Congolais de toute appartenance politique, religieuse ou ethnique à l’unité et au rejet de toute forme de violence. C’est la population civile de toutes les ethnies, déjà appauvrie et martyrisée par des années d’activisme des groupes armés à l’Est de la RDC, qui sera de nouveau victime de l’ethnicisation de la violence au Kivu », a déclaré le mouvement pro-démocratie.
L’organisation de la société civile qui milite pour la sauvegarde de l’intégrité territoriale de la RDC, prévient qu’il est « contre-productif et dangereux de considérer tout Tutsi comme allié du M23 et de s’en prendre à lui comme le fait le M23 qui associe abusivement tout Nande, Shi, Tembo et Hunde aux Mai Mai ou tout Hutu aux Nyatura ».
Réitérant son attachement à la non-violence, la Lucha s’engage à poursuivre le combat pour la pacification de l’Est de la RDC en soutien aux efforts de l’armée congolaise engagée au front.
« Pour encourager l’expression pacifique et couper court à la tendance dangereuse de la violence, la Lucha appelle les autorités congolaises à : Mettre fin à la répression des manifestations pacifiques et à la restriction de l’espace civique qui sont vécues au Nord Kivu et en Ituri depuis l’instauration de l’état de siège; Mener une enquête urgente, exhaustive et approfondie pour faire la lumière sur les incidents du 06 et 07 février 2023 à Goma et Kanyaruchinya afin d’identifier les responsables et les mettre à la disposition de la justice », a-t-elle recommandé.
La Lucha demande aussi au gouvernement de prendre toutes les dispositions nécessaires pour éradiquer le M23 et tous les groupes armés qui massacrent et insécurisent les populations de l’Est de la RDC, en écoutant notamment les avis et considérations des populations locales.
« Rompre le cycle d’impunité en saisissant les Nations unies pour demander la création d’un tribunal pénal international sur la RDC afin de juger les crimes graves que subissent les Congolais, y compris ceux qui sont documentés dans le rapport Mapping », a-t-elle ajouté.
Elle a souligné que, dans sa marche macabre, le M23 commet des crimes graves dans les entités qu’il contrôle, dont certains pourraient être qualifiés de crime de guerre et de crime contre l’humanité.
Reagan Ndota