Dans le Grand Katanga, Ensemble pour la République dénonce « l’insuffisance criante et délibérée des bureaux de vote et des machines, les longues distances séparant les centres d’enrôlement et les lieux d’habitations, le clientélisme et le favoritisme ».
Le haut représentant de Moïse Katumbi dans les provinces du Haut-Katanga, Haut-Lomami, Lualaba et Tanganyika, a affirmé dans un communiqué publié vendredi 24 février 2025, que le processus d’identification et d’enrôlement des électeurs se déroule dans le « désordre et l’injustice généralisés ».
« Les mauvaises conditions de survie des agents de la CENI et des services d’ordre les amènent à se livrer systématiquement au monnayage pour l’obtention de la carte d’électeur », a déclaré Christian Mwando, fustigeant « la politisation de plusieurs centres en faveur de certains partis politiques au pouvoir étouffe l’enrôlement des paisibles citoyens (riverains) ».
La CENI accusée d’avoir privilégié l’espace Kasaï, fief électoral du président Tshisekedi
Le parti de Katumbi dit avoir constaté également que la répartition des centres d’inscription à travers la République n’a suivi aucun critère objectif.
« Il est par exemple incompréhensible que l’espace Grand Katanga ayant une plus grande superficie et un nombre équivalent d’électeurs prévus que l’espace Grand Kasai, se retrouve avec moins de la moitié des bureaux d’enrôlement prévus au Grand Kasai », dénonce Ensemble pour la République.
Selon Christian Mwando, cette situation ne rassure nullement quant à la suite du processus électoral notamment la répartition des sièges et le déroulement du vote.
Mettre les agents de la CENI à l’abri des pressions politiques du régime Tshisekedi
Face à cette situation, Ensemble pour la a appelé la CENI à se ressaisir et à mener urgemment les actions correctives suivantes. Il s’agit notamment de mettre les agents électoraux à l’abri des pressions politiques des partis politiques au pouvoir et des violences gratuites.
« Prolonger d’au moins 30 jours les opérations d’enrôlement dans l’espace grand Katanga et sur le reste de l’aire opérationnelle 2; Mettre fin au monnayage de la carte d’électeur et améliorer les conditions des agents commis aux opérations d’enrôlement; Rééquilibrer le nombre de bureaux d’enrôlement à travers la république en renforçant le nombre de bureaux et de machines au Grand Katanga et particulièrement dans le Haut-Katanga », a proposé le parti de Katumbi.
La centrale électorale est aussi invitée à favoriser prioritairement l’enrôlement des populations riveraines et résidentes dans chaque entité territoriale.
Dans un communiqué publié jeudi, la CENI a expliqué que les variables ayant milité pour la détermination du nombre des centres d’inscription dans les trois aires opérationnelles sont notamment : « le poids démographique; l’étendue de la province; la présence des groupes armés; l’existence des conflits intercommunautaires; des groupements éclatés; la présence des obstacles naturels; les voies d’accès et particulièrement l’accessibilité au Centre d’inscription : l’état et le type d’infrastructure devant abriter les centres d’inscription et la capacité d’accueil ».
Lancé le 25 janvier, l’enrôlement des électeurs dans l’aire opérationnelle 2 a été prolongé jusqu’au 10 mars. Il devrait prendre fin le 23 février. Selon la CENI, cette mesure se justifie d’une part, pour récupérer le retard enregistré dans le déploiement du matériel dans certains centres d’inscription et d’autre part, par le fait que certains centres d’inscription de cette aire opérationnelle connaissent encore une grande affluence des requérants à la date prévue pour la clôture.
Reagan Ndota