Accusée par la coalition de l’opposition Lamuka d’être déterminée à produire un fichier électoral totalement corrompu afin de faciliter la fraude électorale en faveur du président Félix Tshisekedi, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a, dans une mise au point, battu en brèche ces accusations.
L’équipe dirigée par Denis Kadima a noté avec regret et déception que les sorties médiatiques de la famille politique de Martin Fayulu et Adolphe Muzito visent à discréditer le processus électoral en cours.
La centrale électorale a réaffirmé son engagement à organiser des élections libres, crédibles, transparentes, inclusives et apaisées dans les délais constitutionnels tels que prévus dans le calendrier électoral qui, à ce jour, souligne-t-elle, est scrupuleusement respecté dans sa mise en exécution.
S’agissant de la publication des données provisoires de la réforme du fichier électoral par circonscription et par province, la CENI affirme qu’elle procède actuellement au toilettage du fichier électoral par l’adjudication qui porte sur le traitement des données collectées dans l’Aire opérationnelle 1 ansi que ceux qui sont en cours dans l’AO2 et l’AO3.
« La CENI profite de cette occasion pour rassurer toutes les parties prenantes qu’à la suite de l’étape du dédoublonnage, elle va consolider les données systématiquement vérifiées pour produire un fichier électoral fiable, inclusif, exhaustif et répondant au principe de l’unicité de l’électeur (« un électeur, une voix ») », a indiqué le vice-président de la CENI, Didi Manara.
Pour la centrale électorale, à ce stade, la publication du nombre d’électeurs enrôlés par circonscription et par province est prématurée. « La loi électorale prévoit, en son article 6, la publication de la liste définitive des électeurs par centre de vote avec indication du bureau de vote 30 jours avant le début de la campagne électorale », a expliqué la CENI.
Concernant le tableau comparatif des Centres d’inscription, des enrôlés et sièges à pourvoir, la CENI estime que l’analyse de Lamuka « est erronée et en même temps prématurée, car la consolidation du fichier électoral n’étant pas encore achevée sur l’ensemble du territoire national ».
« La CENI fait observer que dans les tableaux comparatifs des nombres d’enrôlés et des sièges présentés par Lamuka est une extrapolation dangereuse car il inclut dans ses conclusions des références aux provinces du Grand Kasai qui, dans leur globalité, font partie de la deuxième Aire opérationnelle (AO2) », a ajouté Didi Manara, qui affirme que le critère utilisé par Lamuka pour la répartition des sièges est d’autant plus illogique que même les chiffres évoqués notamment sur le nombre d’enrôlés dans la province du Kasaï est imaginaire.
« A titre illustratif, la province du Kasaï avait réalisé un taux d’enrôlement de 94% sur 1.823.478 électeurs attendus selon le monitoring de la CENI alors que Lamuka évoquait, dans sa déclaration, le chiffre de 6.382.535 électeurs », a-t-il dit.
Pour l’enrôlement des Burundais, Centrafricains et Rwandais, la CENI rappelle qu’aux termes de l’alinéa 2 de l’article 28 de la loi portant identification et enrölement des électeurs, Lamuka aurait dû se saisir de tous ces prétendus cas d’enrôlement des étrangers et les dénoncer auprès du président du Centre d’inscription concerné du fait que ladite loi confère à toute personne le droit de contester l’enrôlement d’un requérant inscrit sur la liste électorale.
Par ailleurs, au sujet de l’accréditation des observateurs et des témoins des partis ou regroupements politiques, Didi Manara fait observer que Lamuka n’est pas légalement reconnu et par conséquent, ne peut pas accréditer des observateurs.
« Sur la dernière liste transmise à la CENI par le ministère de l’Intérieur, Lamuka n’est nullement repris comme regroupement politique. Il va de soi que la CSOL et la COEL, qui dérivent de cette plateforme, n’ont aucune existence légale et ne peuvent donc prétendre faire l’observation du processus électoral en cours en République démocratique du Congo (RDC) sans bénéficier d’une accréditation formelle par la CENI. Par ailleurs, ces deux structures n’ont jamais sollicité une accréditation auprès de la CENI », a-t-il précisé.
Selon Manara, la demande d’accréditation datée du 22 décembre 2022, dont mention est faite dans la déclaration de la CSOL, a été introduite à titre particulier par le parti politique Nouvel Elan de l’ancien Premier ministre, Adolphe Muzito.
L’équipe de Denis Kadima a souligné aussi qu’elle a régulièrement et ouvertement communiqué sur les difficultés logistiques rencontrées dans le déploiement du matériel, des équipements et du personnel à travers le territoire national, et les difficultés de fonctionnalité des machines rencontrées sur le terrain durant les premiers jours des opérations de la révision du fichier électoral.