Le député national, Juvenal Munubo s’inscrit en faux contre la proposition de loi Tshiani réservant les fonctions régaliennes aux Congolais de père et de mère, et la menace de la sécession katangaise brandie par l’ancien ministre du Plan, Christian Mwando, au cas où la candidature de Moïse Katumbi n’était pas retenue à la prochaine présidentielle.
Alors que les élections pointent à l’horizon, le débat politique en RDC est encore dominé par un sujet qui risque de diviser les Congolais. La question de la nationalité soulevée par la proposition de loi Tshiani fâche. Pour certaines organisations de la société civile, il s’agit d’une initiative qui vise à écarter des candidats redoutables de la course à la présidentielle.
Mais Noël Tshiani estime que son texte va « protéger la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale de la RDC ».
Ensemble pour la République qui défend l’éligibilité de Moïse Katumbi n’entend pas cautionner son exclusion. Haut cadre de ce parti, Christian Mwando a affirmé que « si Katumbi n’est pas candidat, le Katanga va se détacher de la RDC ».
Nationaliste, Juvenal Munubo s’oppose à ces deux initiatives car, dit-il, « le Congo doit rester uni ». Au moment où la cohésion nationale reste un défi à relever, l’élu de Walikale (Nord-Kivu) a appelé les uns et les autres à éviter « les démons de la ségrégation et de la division ».
« Ni exclusion, ni sécession », insiste le cadre de l’UNC, soulevant l’obligation de « préserver notre maison commune, la République démocratique du Congo ».
« Ce n’est pas une stratégie du gouvernement »
Le gouvernement a précisé que cette proposition de loi n’est nullement « sa stratégie ». Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, a rappelé que c’est une initiative portée par un individu qui a utilisé de son droit démocratique.
« Les gens aujourd’hui, qui donnent encore plus de poids à une initiative, à mon avis, qui ne devrait pas faire l’objet de l’attention telle que cela fait aujourd’hui, il y a un dessein politique derrière. Parce qu’on veut clairement se victimiser et […] susciter des réactions qui soient hostiles ou qui viennent se rabattre sur le gouvernement, qui en réalité n’a rien à voir », a-t-il indiqué.
Muyaya a par ailleurs souligné qu’on ne peut pas « priver un député de l’idée de dire : Voilà, c’est peut-être l’occasion de vider une bonne fois pour toutes » cette question de nationalité à quelques mois des élections. Et de demander : « Qui vous dit que l’Assemblée nationale va l’adopter ? »