L’opposition accentue la pression pour obtenir l’audit externe du fichier électoral par un organisme international crédible afin de garantir des élections transparentes, crédibles, inclusives et apaisées.
A deux jours du meeting populaire prévu à la place Sainte Thérèse dans la commune de N’djili, Est de Kinshasa, la coalition Lamuka a réitéré ses exigences en vue d’un processus électoral crédible qui aboutira à la mise en place des institutions légitimes. Prince Epenge, porte-parole de cette plateforme de l’opposition, a affirmé qu’ils ont « soif » mais « refusent le verre d’eau empoisonné par Kadima (président de la CENI Ndlr) ».
La famille politique de Martin Fayulu n’entend pas boycotter les élections. Elle assure que les candidatures de ses membres sont sur la table. Cependant, le fichier électoral doit préalablement être audité par une institution internationale crédible avant de les déposer aux BRTC, insiste Prince Epenge.
« Nous exigeons l’audit du fichier. Il est bourré des personnes décédées, des mineurs, doublons et des policiers, tous n’ayant pas droit au vote. Ceci, dans le but de frauder », a-t-il déclaré, précisant que la décision d’exiger l’audit de la liste des électeurs (fichier) avant le dépôt des candidatures a été adoptée par la coalition Lamuka.
Et de s’interroger : « Si Félix ne veut pas tricher, pourquoi refuse-t-il qu’on sache ce qu’il y a dans le fichier ? ».
Dans la foulée, Prince Epenge appelle Félix Tshisekedi à se souvenir du combat de son père (Etienne Tshisekedi décédé le 1er février 2017 à Bruxelles, en Belgique) pour l’audit du fichier électoral en 2011. « Sinon, il aura craché sur sa tombe, son combat et son parti », a-t-il prévenu.
Dans une déclaration faite à l’issue de sa 60ème Assemblée plénière ordinaire, la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) a conditionné son accompagnement du processus électoral par un minimum de garantie de transparence qui devra être donné par la CENI.
La CENCO reproche à la CENI d’avoir refusé de répondre aux pertinentes demandes formulées sur « l’inexistence d’un cadre de concertation tripartite (Majorité, Opposition, Société civile), idéal pour clarifier la problématique des centres d’inscriptions (CI) qui n’ont pas été retrouvés sur terrain, la question des matériels électoraux sensibles détenus par des personnes non qualifiées, la situation de l’exhaustivité des données des centres d’inscription ayant connu des dysfonctionnements et l’absence d’une contre-expertise crédible par un organisme international spécialisé pour auditer le fichier électoral ».
Au regard de l’attitude de la CENI, les évêques catholiques affirment que « le processus électoral est mal engagé » et appellent les Congolais à se mobiliser pour empêcher la fraude électorale.