Entre le pouvoir et l’opposition, le jeu de ping-pong se poursuit, à six mois des élections générales. Accusée de préparer la fraude électorale et de s’être radicalisée dans la dérive dictatoriale pour se pérenniser à la tête du pays, l’administration Tshisekedi, qui affirme qu’elle va gagner à la régulière, charge à son tour l’opposition de miser sur la violence pour arrêter le processus électoral.
Défendant la « fermeté » affichée dimanche par le président Félix Tshisekedi face aux comportements de « certains opposants qui peuvent toucher la sécurité » de la RDC, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya a affirmé qu’ « il n’y a aucune dérive autoritaire lorsqu’il faut faire respecter l’autorité de l’État ».
Intervenant à la messe jubilaire de Bernard Kasanda, évêque du diocèse de Mbuji-mayi, au Kasaï oriental, le chef de l’Etat a déclaré qu’il s’attaquera « sans hésitation, sans remords à tout Congolais qui mettrait en danger la sécurité et la stabilité de notre pays, peu importe ce que l’on dira ; violation des droits de l’homme, privation de liberté… ».
Pour Patrick Muyaya, la déclaration présidentielle se justifie parce que, dit-il, les opposants n’ayant aucune alternative comptent miser sur la violence pour arrêter le processus électoral.
« Aujourd’hui, il y a des personnes qui pensent malheureusement que, par la voie des urnes, ils ne pourront pas nous battre, en tout cas aujourd’hui, nous n’entendons pas leurs idées parce qu’ils n’ont pas de contradictions à nous apporter dans le fonds, ils comptent miser sur la violence pour arrêter subitement le processus électoral et nous faire reculer », a-t-il dénoncé.
Félix Tshisekedi va être appuyé par le gouvernement « pour que personne ne perturbe le processus démocratique que nous voulons consolider », souligne Muyaya qui appelle les opposants à proposer leur offre politique en lieu et place d’exceller dans des subterfuges.
« C’est l’occasion d’inviter justement ces opposants à quitter tous ces subterfuges là et de venir avec des propositions concrètes. Nous nous faisons la gratuité de l’enseignement, nous faisons la couverture santé universelle, c’est quoi leurs idées ? Les Congolais ont besoin de les entendre sur ces sujets pour voir comment on fait redécoller notre pays », a-t-il dit.
De son côté, l’opposition assure qu’elle mène un combat pacifique pour obtenir des élections transparentes, impartiales, inclusives et apaisées. Pour y arriver, Martin Fayulu a déclaré dimanche au cours du meeting tenu à Kinshasa qu, « les règles du jeu doivent être les mêmes pour tous les candidats, y compris un fichier fiable, à jour sans les fictifs et audité par un organisme spécialisé en la matière ».