Les jeunes ressortissants de l’Est de la RDC (JRERDC) sont montés au créneau pour dénoncer l’organisation des élections qui consacrent la balkanisation du pays, c’est-à-dire sans intégrer les populations des territoires de Masisi, Rutshuru et Kwamouth situés dans les provinces du Nord-Kivu et du Maï-Ndombe.
Jusque-là non enrôlées, ces populations ne pourraient pas voter en décembre prochain, la CENI évoquant des contraintes sécuritaires et financières. Mais pour les JRERDC, il n’est nullement question d’aller aux élections sans ces parties du territoire congolais.
Dans une déclaration faite vendredi 7 juillet 2023, les jeunes de l’Est ont exprimé leur détermination à barrer la route à toute tentative de balkanisation « de notre cher, beau et immense pays ».
« Ainsi, tous, à l’unanimité, comme un seul homme, nous disons : 1. Pas d’élections sans Masisi, Kwamouth et Rutshuru ; 2. Exigeons l’implication du Gouvernement, de l’opposition, de la société civile, du peuple de barrer la route aux ennemis de la République. Très chers compatriotes, Il n’existe pas de République démocratique du Congo sans Rutshuru, Masisi et Kwamouth », a indiqué Alain Shukuru, coordonateur des JRERDC.
Rappelant que l’élection étant le mécanisme démocratique par lequel un peuple exerce sa souveraineté sur ses terres, pour se choisir ses dirigeants, cette organisation a prévenu que « rien ni personne ne peut aujourd’hui porter le culot de priver ces compatriotes meurtris de ce droit légitime leur reconnu par la Constitution ».
« Qu’il soit aujourd’hui entendu, ici et comme ailleurs, que cela parvienne aux oreilles du chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, et, à travers lui, le gouvernement et surtout la Commission électorale nationale indépendante (CENI) : Que les Congolais attendent aujourd’hui un Congo uni et indivisible. Pour cela, nous n’accepterons pas une élection qui consacre la balkanisation de notre pays », a-t-il ajouté.
Les raisons évoquées par la CENI pour convoquer l’électorat sans les trois territoires ne tiennent pas, les JRERDC affirmant que si les ancêtres ont légué cette terre unie, ce n’est pas aux Congolais d’aujourd’hui d’en faire plusieurs terres séparées, sous peine de tomber sous la disgrâce et l’accusation des générations futures.
Dans la foulée, les jeunes de l’Est demandent aux hommes politiques : « Pensez-vous que Kasa-vubu, Lumumba, Joseph Désiré Mobutu, Mzee Laurent Désiré Kabila, Étienne Tshisekedi ou Antoine Gizenga auraient, de leur vivant, consacré l’organisation des élections en excluant une partie du territoire national ? Ces politiciens, pour se montrer autant préoccupés par les élections, plutôt que par la survie de l’Etat, de quels descendants se réclament-ils ? »
Pour eux, aucun autre leader politique patriote et nationaliste, issu de n’importe quel coin géographique de la République, ne devrait, toute honte bue, accepter de laisser ces populations dans leur propre triste sort, au nom du pouvoir et des dividendes politiciens.
Cette position rencontre celle du leader de Nouvel Elan, Adolphe Muzito, qui a échangé récemment échangé avec le président de la CENI, indiquant qu’il n’entend nullement cautionner la tenue des élections sans procéder préalablement à l’enrôlement des électeurs des territoires de Masisi, Rutshuru et Kwamouth.
Selon Muzito, ne pas tenir compte de ces populations vivant dans ces zones où règne l’insécurité, non seulement impactera sur le nombre des sièges prévus par la loi électorale, mais aussi consacrera la balkanisation du pays.
Face à cette situation, Adolph Muzito a proposé de procéder urgemment, à travers des concertations appropriées, au reformatage du processus électoral qui, souligne-t-il, s’avère obligatoire et inévitable, afin de garantir l’intégrité du territoire, la transparence, la crédibilité, l’inclusivité et l’équité des prochaines élections en RDC. « C’est l’unique voie qui s’impose si l’on tient à rester sur le bon chemin », a-t-il martelé.