A trois jours de la fin du délai accordé par la CENI pour le dépôt des candidatures à la députation nationale, l’opposant Martin Fayulu a réitéré la position de sa famille politique de ne pas déposer leurs dossiers « en l’absence d’un fichier fiable, audité par un organisme indépendant réputé, en présence des délégués des parties prenantes ».
Devant la presse mercredi à Kinshasa, le porte-étendard de la coalition Lamuka qui répondait à la décision de la CENI refusant un nouvel audit externe du fichier fichier, a dénoncé « une provocation de trop » de la part de l’équipe Kadima.
L’opposant Fayulu et sa famille politique ne déposeront pas des candidatures parce qu’ils « refusent de blanchir la fraude et donc d’accompagner M. Félix Tshisekedi et son Union sacrée dans une nouvelle forfaiture électorale ».
« Il est aujourd’hui clair que la CENI ne veut pas se soumettre à l’audit externe de son fichier parce qu’elle sait pertinemment bien qu’il contient des fictifs. De ce fait, nous réaffirmons notre position: en l’absence d’un fichier fiable, audité par un organisme indépendant réputé, en présence des délégués des parties prenantes, nous ne déposerons pas nos dossiers de candidatures », a-t-il déclaré.
Contrairement aux affirmations de la CENI, Martin Fayulu a fait remarquer que l’audit externe du fichier électoral a un fondement en droit positif congolais en ce que les audits externes précédents ont été réalisés sur base des décisions du Bureau de la CENI qui sont, selon lui, des actes règlementaires, source du droit; lesquels audits constituent par ailleurs à la fois une coutume et une jurisprudence administrative.
« L’audit externe par un organisme indépendant et réputé a pour but d’apprécier l’intégrité et l’inclusivité des données collectées en rapport avec les standards internationaux, de vérifier et de certifier la conformité par rapport aux lois et règlements de la RDC. En d’autres termes, l’audit externe du fichier électoral est nécessaire pour s’assurer de l’authenticité des données envoyées au centre national de traitement uniquement par les différents bureaux d’enrôlement cartographiés par la CENI, et ainsi mettre en confiance toutes les parties prenantes. En effet, la confiance est le gage de la crédibilité des élections et de l’intégrité des résultats », a expliqué le leader de l’ECiDé.
Dans sa réponse aux préoccupations soulevées par l’opposition lors des échanges avec le président de la CENI, Denis Kadima, la plénière de la centrale électorale a noté qu’hormis la récusation de la composition de la mission d’audit externe qui a été déjà menée, aucun argument sérieux n’est venu contredire les conclusions de cette mission.
« La plénière trouve ainsi illogique d’entreprendre un autre audit externe du fichier électoral sans une justification solide », a indiqué l’équipe Kadima, rappelant que l’audit externe du fichier électoral ne constitue pas en soi une exigence légale, et moins encore réglementaire dans le contexte de la RDC.
Selon elle, cet audit est plutôt une activité calendaire qui fait partie des bonnes pratiques reprises dans le Plan stratégique de la centrale électorale en vue de répondre au souci de transparence dans la constitution du fichier électoral et de toutes les autres opérations. « C’est de plein gré que la CENI s’y est soumise », a-t-elle précisé.
La CENI a, enfin, fait remarquer aux opposants que diligenter une nouvelle mission d’audit externe du fichier électoral risquerait de l’éloigner de ses priorités courantes et prochaines qui se focalisent sur les étapes devant conduire à l’organisation effective, et dans le délai, des scrutins du 20 décembre 2023.