Perçu comme le principal rival du président sortant Félix Tshisekedi, Moïse Katumbi a déposé, mercredi 4 octobre 2023, sa candidature à la présidentielle prévue en décembre prochain. Ce sont ses mandataires qui ont déposé son dossier à la CENI.
La candidature de Katumbi devrait être déposée mardi. Elle a été reportée puisque la centrale électorale a exigé des pièces originales. Une équipe avait donc été dépêchée à Lubumbashi pour ramener notamment le certificat de nationalité et l’extrait de casier judiciaire.
Selon Ensemble pour la République, l’ancien gouverneur de l’ex-Katanga qui se présente comme une alternative à Félix Tshisekedi, s’adressera à la nation dans les prochains jours.
« Ce dépôt de candidature répond à l’appel et aux sollicitations du peuple du Congo profond que Moïse KATUMBI vient encore tout récemment de consulter. La candidature de Moise Katumbi vise à restaurer l’intégrité de notre territoire et redonner sa dignité et sa fierté à un peuple longtemps abandonné et oublié. Elle vise à restaurer la paix et la grandeur à un pays pillé et mal dirigé. Elle vise à donner aux Congolais le sens de la réussite et de la responsabilité au lieu du tâtonnement, des pleurnicheries et de la navigation à vue. Elle vise surtout à restaurer des valeurs comme le travail, l’effort, l’égalité des chances et la solidarité au lieu de la corruption, des détournements, de l’impunité, de l’instrumentalisation de la justice, des fausses promesses, des mensonges et de la vie facile. Au prix d’un sursaut national, avec Moise Katumbi, un nouveau Congo est possible! Dans les jours à venir, Moise Katumbi va s’adresser au peuple congolais pour lui faire connaître sa profession de foi et les motivations profondes de sa candidature », a déclaré le parti Ensemble pour la République.
Moïse Katumbi a toujours affirmé qu’avec lui à la tête de la RDC, l’Est du pays sera durablement stabilisé.
Avoir une armée forte et bien payée
Pour en finir avec l’insécurité et l’instabilité qui plombent le pays, Katumbi pense qu’il faut trouver des réponses à trois niveaux, notamment « l’armée ».
« Il s’agit tout d’abord de doter la République démocratique du Congo d’une armée forte, bien équipée, bien payée et bien encadrée. Nous ne devons plus être à la merci des groupes armés », a-t-il proposé.
Aujourd’hui, insiste-t-il, « nous devons éviter de sous-traiter la défense de l’intégrité territoriale aux armées étrangères » car, fait-il remarquer, « la solution aux problèmes du Congo viendra des Congolais. Et en premier lieu, « de nos forces armées qui se battent avec courage au front ».
Cette proposition s’oppose donc à la politique régionale du président Félix Tshisekedi, qui a conduit au déploiement des armées des pays est-africains sur le territoire congolais pour traquer les groupes armés.
La cohésion nationale
La deuxième stratégie de Katumbi est de développer le « vivre ensemble » car, rappelle-t-il, « nos divisions et nos querelles nous rendent faibles. Trop de conflits déchirent nos communautés entre elles ».
« Les discours de haine sont de plus en plus banalisés, y compris par les partisans de l’actuel pouvoir. Nous devons nous dépasser et relancer partout le dialogue intercommunautaire. Un royaume divisé contre lui-même ne peut subsister dit la Bible (Marc, chapitre 3 verset 24) », a exhorté le candidat déclaré à la présidentielle.
La politique de bon voisinage
Moïse Katumbi appelle aussi à imprimer un nouveau cap à la diplomatie congolaise.
« Forts de la confiance en une armée redynamisée et en l’unité retrouvée, nous sommes en mesure de relancer une véritable diplomatie qui vise à restaurer la confiance et nos rapports de bon voisinage », a-t-il ajouté.
Selon lui, les engagements pris par les autorités congolaises doivent être respectés à la lettre. « C’est ce qui va restaurer la crédibilité de notre pays », a-t-il martelé.