Validée par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), la candidature de l’opposant Moïse Katumbi à la présidentielle est contestée devant la Cour constitutionnelle par Noël Tshiani, auteur de la proposition de loi sur la congolité et aussi candidat président de la République, accusant le leader du parti Ensemble pour la République d’avoir obtenu « la nationalité italienne », alors que « la nationalité congolaise est une et exclusive ». Cette affaire été examinée vendredi par la haute cour qui, après le débat, a annoncé que la décision sera rendue lundi 30 octobre.
Pour appuyer sa requête, Noël Tshiani a cité un article de Jeune Afrique qui, en 2018, avait écrit qu’une municipalité du sud de l’Italie aurait confirmé que l’ancien gouverneur de l’ex-Katanga, « qui a choisi le nom de Moïse Katumbi d’Agnano lors de sa demande de naturalisation, a acquis la nationalité italienne le 3 octobre 2000, avant d’y renoncer le 13 janvier 2017 ».
Se basant donc sur cet élément, Tshiani qui milite depuis quelques années pour que les fonctions de souveraineté soient réserver aux seuls Congolais « nés de père et de mère congolais », est convaincu que Katumbi « sera retiré de la liste des candidats » à la présidentielle.
Selon lui, les avocats de celui qualifie « d’usurpateur » de la nationalité congolaise, n’ont pas réussi, devant la Cour constitutionnelle, « à expliquer comment il (Moïse Katumbi) vivait en RDC avec un visa d’établissement pendant plusieurs années s’il était réellement Congolais pendant tout ce temps ».
« Félicitations à nos trois jeunes avocats qui ont battu à plate couture la ribambelle d’avocats de l’Italien venus faire la poésie à la Cour constitutionnelle et qui étaient incapables d’expliquer avec quel passeport le Grec Israélien Zambien se promenait à travers le monde après que son passeport congolais ait été confisqué. Pas de surprise, je prédis la victoire le mercredi prochain. L’italien sera retiré de la liste des candidats présidents de la République. Dieu va confondre les usurpateurs de notre nationalité qui cherchent à s’infiltrer au sommet de l’Etat. Nous avons défendu avec toutes nos forces le pays de Patrice Emery Lumumba. Et après cette victoire, nous allons demander à l’Assemblée nationale de passer calmement la loi Tshiani de père, de mère et d’épouse pour protéger la souveraineté nationale, l’intégrité territoriale et réaffirmer l’indépendance de la RDC. Nous allons laisser à nos enfants un pays dont ils seront très fiers. La patrie ou la mort ! », a-t-il déclaré.
Mais les avocats de Moïse Katumbi affirment que le requérant n’avait pas de preuves de ses « prétentions ».
« Il n’a produit ni une décision des autorités italiennes reconnaissant cette nationalité à Moïse Katumbi, ni une quelconque décision d’autorités étrangères (lui) attribuant une autre nationalité que la nationalité congolaise », a répliqué Me Hervé Diakiese.
Au cours de l’audience de vendredi, la Cour constitutionnelle a aussi examiné la requête de l’opposant et candidat à la présidentielle, Seth Kikuni, en contestation de la candidature du président de la République sortant, Félix Tshisekedi, qu’il accuse d’avoir modifié les éléments de son nom sans un jugement.
Le président national du parti Piste pour l’émergence se doit « choqué par les propos du collectif des avocats M. Tshisekedi Tshilombo Félix qui ont avoué que Félix a ajouté Antoine sans jugement de modification, Selon eux, Il pouvait même ajouter Fatshi Béton, Mukwatombolo ».
La décision de la haute cour est attendue le 30 octobre. Seth Kikuni espère que la plus haute juridiction du pays « dira le droit ».