En République démocratique du Congo (RDC), la campagne électorale se déroule dans un climat tendu, tous les coups semblent permis. A Kinshasa, Jean-Pierre Bemba mobilisant pour la réélection de Félix Tshisekedi, a taclé Moïse Katumbi, candidat de l’opposition. L’actuel ministre de la Défense a rallumé le débat sur la « nationalité douteuse » de Moïse Katumbi.
Fin décembre 2020, Bemba et Katumbi avaient rejoint Tshisekedi pour constituer la nouvelle majorité parlementaire dans le cadre de l’Union sacrée de la nation, à la suite de la rupture de la coalition gouvernementale FCC-CACH. Trois ans après, dans le contexte électoral, le leader du MLC s’en est pris, sans gants, au président du parti Ensemble pour la République.
En effet, sans passer par le dos de la cuillère, Jean-Pierre Bemba a demandé à Moïse Katumbi de dire aux Congolais s’il détient ou pas la nationalité zambienne, car, dit-il, la RDC ne peut pas avoir un président à loyauté partagée.
« Avez-vous lu une lettre d’un opposant zambien la semaine dernière ? Elle a circulé même sur les réseaux sociaux, cet opposant a demandé au gouvernement zambien de sanctionner toutes les personnes qui ont donné à Moïse Katumbi le passeport zambien. C’est pourquoi j’envoie un message à Moïse Katumbi, qu’il vienne dire au peuple congolais s’il est zambien ou pas. On ne peut pas servir deux maîtres au sommet de l’État, tu finiras par trahir l’un au profit de l’autre. En cas de conflit d’intérêts avec la Zambie, quel pays défendrais-tu ? », a-t-il déclaré mercredi 6 décembre au cours d’un meeting tenu au terrain de Masina, dans l’Est de Kinshasa.
Katumbi joue le jeu du Rwanda
Jean-Pierre Bemba appelle les Congolais à voter pour Félix Tshisekedi qui, selon lui, est le candidat qui défend les intérêts de la RDC contrairement à Moïse Katumbi jouant le jeu de l’agresseur Rwanda.
« Bien que l’affaire soit au niveau de la justice, il jouit de la présomption d’innocence mais qu’est-ce que nous avons trouvé dans ses affaires et téléphones ? Chaque jour le collaborateur de Moïse Katumbi Chapwe (NDLR Salomon Kalonda Della) échange avec les gens du M23 est-ce que c’est normal ? Nous combattons l’ennemi et ses collaborateurs sont en contact permanent avec l’ennemi. Nous détenons des preuves mais comme l’affaire est déjà devant la justice, il reviendra à la justice de faire son travail », a-t-il asséné.
La présidentielle combinée aux législatives nationales et provinciales est prévue le 20 décembre prochain. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a rassuré que ce délai sera respecté et les résultats vont réellement refléter les suffrages exprimés par les Congolais.