Après avoir annulé sa Mission d’observation électorale, qui devrait se déployer dans plusieurs provinces, en raison de contraintes techniques échappant à son contrôle, l’Union européenne a décidé de maintenir une Mission d’experts électoraux qui, annonce Nabila Massrali, porte-parole du chef de la diplomatie européenne, analyseront le processus électoral depuis Kinshasa, capitale de la RDC.
Selon Nabila Massrali, la Mission d’experts électoraux de l’UE se compose de huit experts qui resteront basés à Kinshasa. Il s’agit d’analystes dans les domaines électoral (y compris les technologies électorales), politique, juridique, droits de l’Homme/genre et minorités, médias et réseaux sociaux, a-t-elle expliqué.
« Cette mission effectuera une analyse technique du processus électoral et remettra formellement un rapport avec leurs constats, conclusions et des éventuelles recommandations aux autorités nationales pour améliorer le cadre électoral, sur la base des engagements internationaux, régionaux et nationaux relatifs à la conduite d’élections démocratiques auxquels la RDC a souscrit », a-t-elle ajouté, précisant que les experts électoraux de l’UE suivent une méthodologie conforme à la Déclaration de principes pour l’observation internationale d’élections et au Code de conduite des observateurs électoraux internationaux, adoptés notamment par l’UE et par l’Union africaine sous l’égide des Nations unies en 2005.
« Cet encadrement garantit leur impartialité, neutralité et indépendance », a souligné la porte-parole de Josep Borrell, qui a réitéré l’attachement de l’UE à un processus électoral qui soit pleinement inclusif, libre, transparent et apaisé.
Dans ce contexte, l’UE a encouragé les parties prenantes à travailler ensemble dans cette direction et a rappelé que le respect de la liberté d’expression, de la presse, de réunion, d’association et de mouvement, tout comme l’état de droit, sont des principes qui ne doivent souffrir d’aucune exception.
« Tous les candidats doivent pouvoir mener leur campagne électorale sur un pied d’égalité, les organisations de la société civile doivent être autorisées à observer les élections de manière indépendante, et la presse doit pouvoir travailler librement », a-t-elle conclu.
La Mission d’observation électorale de l’UE était déjà présente à Kinshasa depuis le 6 novembre, pour observer les élections générales du 20 décembre 2023. Composée de 13 experts électoraux ainsi que de 54 observateurs, elle était dirigée par la cheffe observatrice Malin Björk, membre du Parlement européen.
L’UE a annulé sa MOE parce que les autorités congolaises ne lui ont pas accordé l’autorisation nécessaire pour l’utilisation de ses moyens de communication cruciaux, tels que des téléphones satellitaires et des kits Internet, essentiels pour le bon déroulement de la mission.