Le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a appelé, lundi 4 mars, à de véritables enquêtes sur les cas de disparitions forcées, d’exécutions extrajudiciaires, de torture et d’intimidation, ainsi que de détentions arbitraires, signalés depuis plusieurs années au Rwanda.
A quatre mois des élections présidentielles et législatives, Volker Türk qui s’exprimait à la 55e session du Conseil des droits de l’homme à Genève, a rappelé que les libertés fondamentales sont indispensables pour créer un environnement propice.
« Le Rwanda devrait organiser des élections présidentielles et parlementaires en juillet…J’appelle à des mesures rapides pour garantir les libertés fondamentales, ainsi qu’à de véritables enquêtes sur les allégations de disparitions forcées, d’exécutions extrajudiciaires, de torture et d’intimidation, ainsi que de détentions arbitraires », a déclaré le patron des droits de l’homme de l’ONU.
Selon l’ONG internationale Human Rights Watch (HRW), le Front patriotique rwandais (FPR) au pouvoir continue de cibler ceux qui sont perçus comme une menace pour le gouvernement. Plusieurs critiques de premier plan ont été arrêtés ou menacés et les autorités échouent régulièrement à mener des enquêtes crédibles sur les cas de disparitions forcées et de morts suspectes d’opposants au gouvernement.
Dans l’un de ses rapports, HRW a révélé que la détention arbitraire, les mauvais traitements et la torture dans les centres de détention officiels et non officiels sont monnaie courante, et les normes de procès équitables sont systématiquement bafouées dans de nombreuses affaires politiques sensibles, dans lesquelles des accusations liées à la sécurité sont souvent utilisées pour poursuivre en justice d’éminents critiques du gouvernement.
Ancien chef rebelle, Paul Kagame dirige le Rwanda depuis la fin du génocide de 1994. Il a été reconduit au pouvoir avec plus de 90 % des voix lors des élections de 2003, 2010 et 2017. Candidat à sa propre succession, il entend se présenter pour 20 ans de plus.