L’ancien Premier ministre (entre novembre 2016 et avril 2017), Samy Badibanga, a annoncé samedi 27 avril le retrait de sa candidature aux élections sénatoriales. Il a justifié sa décision par les « failles » du système électoral qui, selon lui, semble enclin à la corruption et à d’autres pratiques illégales.
En RDC, des députés provinciaux chargés d’élire les gouverneurs et sénateurs lors des scrutins prévus le 29 avril, sont accusés par des candidats de demander de l’argent en échange de leurs voix. Pour dénoncer cette corruption, Samy Badibanga a retiré sa candidature.
« C’est avec une profonde conviction et engagement envers les valeurs démocratiques que je vous annonce aujourd’hui le retrait de ma candidature aux élections sénatoriales prévues le 29 avril 2024. Cette décision s’inscrit dans le prolongement de mes préoccupations croissantes quant aux failles apparentes de notre système électoral actuel, qui semble enclin à la corruption et à d’autres pratiques illégales. J’ai observé avec consternation des manœuvres tendant à contraindre les députés provinciaux à violer l’esprit de notre Constitution qui dispose que tout mandat impératif est nul. La subordination des députés à des directives des partis ou regroupements politiques entrave gravement leur liberté de conscience et leur capacité à représenter dignement les intérêts du peuple », a-t-il déclaré.
Invalidé à l’Assemblée nationale par la Cour constitutionnelle siégeant en rectification d’erreurs matérielles de ses arrêts rendus en mars qui le proclamaient définitivement élu, Samy Badibanga se dit « troublé » par la désacralisation de la haute cour, « caractérisée par l’érosion de sa crédibilité ». Selon lui, cette décision est prise en violation de l’article 168 de la Constitution et soulève des inquiétudes légitimes quant à l’impartialité et à l’indépendance du système judiciaire congolais dans le contexte électoral.
En depit de cette situation, il a rassuré que son engagement pour le bien de la nation congolaise et la promotion d’un processus électoral juste et transparent demeure intacte. « Je continuerai à œuvrer pour que les principes démocratiques soient respectés et que les citoyens puissent s’exprimer librement dans le cadre d’élections libres et équitables », a-t-il souligné, exprimant sa profonde gratitude à tous ceux qui l’ont soutenu dans cette démarche.