Au moins 2 prisonniers sont décédés dans la nuit de dimanche à lundi, à la prison centrale de Makala, à Kinshasa, lors d’une tentative d’évasion déjouée par les forces de l’ordre. Ce bilan humain provisoire a été dressé par le vice-ministre de la Justice, Samuel Mbemba, après sa descente dans cette maison carcérale, alors que d’autres sources parlent de plusieurs dizaines de morts.
Selon ce membre du gouvernement, le mouvement (interne) d’évasion est parti du Pavillon 4, où des détenus entassés ont cassé les portes pour tenter de prendre la poudre d’escampette, avant d’être maîtrisés par les forces commises à la sécurité de la prison. Les dégâts matériels sont importants, a-t-il reconnu, souligant par ailleurs qu’aucun prisonnier ne s’est évadé.
« Nous rassurons notre population que la prison n’a pas été attaquée de l’extérieur, c’est plutôt un mouvement d’invasion qui est partie précisément du pavillon 4. Le bilan actuel de tout ceci fait état de deux (2) morts. Du point de vue matériel, il y a eu le dépôt de vivre qui a été incendié, le dispensaire et deux autres pavillons », a déclaré le vice-ministre de la Justice, Samuel Mbemba.
Cette situation intervient au moment où le gouvernement met en place sa politique de désengorgement des prisons et d’amélioration des conditions carcérales. En déplacement à l’intérieur du pays, le ministre de la justice, Constant Mutamba, a dénoncé des « actes de sabotage prémédités » et promis une réponse « implacable ».
« Des enquêtes en cours pour identifier et sanctionner sévèrement les commanditaires de ces actes de sabotage », a-t-il annoncé.
Dans la foulée, des mesures provisoires ont été prises. Il s’agit notamment de : « l’interdiction de transfèrement par les magistrats des parquets, des détenus au CPRK, sauf autorisation du ministre de la Justice et ce, jusqu’à nouvel ordre, l’intensification du processus de désengorgement des prisons de Makala, Ndolo et de l’intérieur du pays, et l’accélération du projet de délocalisation du CPRK par la construction d’une nouvelle prison excentrée de la ville de Kinshasa ».
Construite pour une capacité d’accueil de 1500 détenus, la prison centrale de Makala regorge à ce jour de plus de 15000 détenus. Selon la Fondation Bill Clinton pour la paix, cette maison carcérale héberge des prisonniers militaires, dont l’effectif dépasse un bataillon, et le risque d’évasion n’est pas exclu.