Les députés européens se réunissent jeudi 23 janvier pour l’adoption d’une résolution commune proposée par les groupes PPE, S&D, ECR, Renew et Verts/ALE, exigeant la libération immédiate du belgo-congolais Jean-Jacques Wondo. L’expert des questions militaires et 36 autres personnes ont été condamnés à mort, en première instance, par la justice militaire pour participation, en mai 2024, à un coup d’État manqué.
La proposition de résolution consultée par Afriquactu.net considère que Wondo et ses co-accusés ont été condamnés dans le cadre d’un procès amplement dénoncé pour de graves violations des procédures judiciaires et l’absence de preuves crédibles. Dans ce texte, les eurodéputés se déclarent profondément préoccupés par la détérioration de la santé de Jean-Jacques Wondo, demandent qu’il ait immédiatement accès à un traitement médical et insistent pour qu’il soit libéré immédiatement.
Les eurodéputés soupçonnent que l’expert belgo-congolais des questions sécuritaires, militaires et politiques pourrait être victime « d’une vendetta interne » au sein des services de renseignement congolais. La résolution rappelle qu’il s’est rendu à Kinshasa en février 2024 à la demande du président Félix Tshisekedi, qui lui a proposé un poste à l’ANR, pour aider les services à mener des réformes.

« Le Parlement européen condamne fermement la condamnation à mort de Jean-Jacques Wondo et d’autres personnes ainsi que les graves violations de leur droit à un procès équitable; demande instamment au gouvernement de la République démocratique du Congo d’annuler immédiatement les condamnations à mort, de rétablir un moratoire sur les exécutions et de prendre des mesures en vue de l’abolition totale de la peine de mort; dénonce l’utilisation abusive des tribunaux militaires pour poursuivre Jean-Jacques Wondo et demande à la République démocratique du Congo d’aligner ses pratiques judiciaires sur les engagements internationaux et régionaux en matière de droits de l’homme », peut-on lire dans le texte proposé par les députés Sebastião Bugalho, Wouter Beke, Isabel Wiseler‑Lima, Michael Gahler, Luděk Niedermayer, Christophe Gomart, Antonio López‑Istúriz White, Danuše Nerudová, Davor Ivo Stier, Michał Wawrykiewicz, Jessica Polfjärd, Tomáš Zdechovský, Andrey Kovatchev, Inese Vaidere au nom du groupe PPE; Yannis Maniatis, Francisco Assis, Elio Di Rupo au nom du groupe S&D; Waldemar Tomaszewski, Joachim Stanisław Brudziński, Sebastian Tynkkynen au nom du groupe ECR; Bernard Guetta, Petras Auštrevičius, Oihane Agirregoitia Martínez, Malik Azmani, Dan Barna, Benoit Cassart, Olivier Chastel, Svenja Hahn, Karin Karlsbro, Ľubica Karvašová, Ilhan Kyuchyuk, Jan‑Christoph Oetjen, Urmas Paet, Marie‑Agnes Strack‑Zimmermann, Hilde Vautmans, Lucia Yar au nom du groupe Renew et Catarina Vieira au nom du groupe Verts/ALE.

En outre, cette résolution réaffirme l’opposition catégorique du Parlement européen à la peine de mort en toutes circonstances et demande son abolition universelle. Elle encourage également la délégation de l’Union européenne à Kinshasa, le Service européen pour l’action extérieure et les ministres des Affaires étrangères des États membres à intensifier leur dialogue avec les autorités de la République démocratique du Congo, en mettant l’accent sur le respect des droits de l’homme, l’indépendance de la justice et l’état de droit.
Le gouvernement congolais devrait aussi, selon les députés européens, mettre en œuvre de réformes systémiques afin de faire du système judiciaire une institution indépendante, équitable et efficace qui garantisse le respect des procédures et la protection des droits fondamentaux.
Jean-Jacques Wondo a été arrêté à la suite de la tentative de coup d’État qui a eu lieu le 19 mai 2024 à Kinshasa, accusé d’en être le cerveau. Il est incarcéré depuis huit mois à la prison militaire de Ndolo. Plusieurs organisations exigent sa libération et son évacuation à l’étranger pour des soins appropriés.