Le député national, Delly Sesanga appelle le gouvernement congolais à révéler à la population, les contours des engagements pris à Nairobi au sujet notamment du déploiement de la force régionale dans l’Est de la RDC.
Les Congolais, soutient l’élu de Luiza, ont le droit de savoir par ses dirigeants et non pas par les Etats tiers, la teneur de ces engagements afin qu’ils puissent les ratifier ou non, directement ou par ses représentants.
D’après le leader de l’Envol, « le deal de Nairobi soulève plus des questions qu’il n’en résout ».
« Quel est le format de cette force régionale et la répartition des contingents par pays membre de l’EAC? Quelles en sont les missions et le concept opérationnels? Quelles sont ses règles d’engagement? Qui finance le coût des opérations? Quelle est la part en définitive de compromis et d’engagement qu’a souscrit notre gouvernement dans cette force au regard du communiqué du Conseil supérieur de la défense du 15 juin 2022? », a-t-il demandé.
La réforme de l’armée s’impose
Sesanga fait remarquer que « la paix ne s’achète pas, au risque de devenir un Etat client. La paix se construit et se défend ». La solution à la problématique d’insécurité dans l’Est réside, dit-il, dans la reforme profonde et sérieuse des Forces armées de la RDC.
« En évitant en interne, de poser avec courage, les vrais problèmes de notre défense nationale pour y trouver des solutions durables, un jour nous finirons par perdre l’essentiel : l’âme de notre nation, son indépendance nationale, sa souveraineté et son intégrité territoriale chèrement acquises », prévient-il.
Plusieurs personnalités congolaises s’opposent au déploiement de la force régionale au Nord-Kivu, Sud-Kivu et en Ituri. Pour elles, cette initiative prise les chefs d’État de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) n’apportera pas une solution durable d’autant plus que les « Etats agresseurs » y ont été intégrés.
« Je crois en nos FARDC qui ont toujours défendu le pays jusqu’au sacrifice suprême. N’eut été eux, le Congo n’existerait plus. Ils sont les seuls qui défendront mieux le Congo que quiconque lorsque nous serons en mesure de mettre tout ce qu’il faut à leur disposition », a indiqué la sénatrice Francine Muyumba.
Pour Noël Tshiani, ancien candidat à la présidentielle de 2018, le président Félix Tshisekedi doit mettre les accords de Nairobi à la disposition de l’Assemble nationale et du Sénat, pour relecture afin « d’éviter les pièges des agresseurs qui ne se limitent pas au Rwanda dans l’EAC ».
Cette idée est soutenue par le député Gratien Iracan. « Pour être en harmonie avec le peuple congolais, l’accord pour le déploiement de la force régionale de l’EAC devrait être analysé minutieusement au Parlement. Ceci pour éviter toute autre surprise dans les jours à venir. Les vacances parlementaires étaient inopportunes », a indiqué l’élu de Bunia en Ituri.
La Rédaction