Le président de l’ECiDé n’a pas encore tourné la page noire de la colonisation belge. Martin Fayulu estime que les regrets exprimés par le roi des Belges Philippe sont « insuffisants », car « il s’agit de crimes contre l’humanité qui requièrent pardon, justice et réparation ».
Du côté congolais, suggère le membre du présidium de la coalition Lamuka, il est nécessaire, comme les Belges l’ont fait chez eux, de mettre en place au Congo, une commission sur le passé colonial belge afin d’engager des pourparlers avec la Belgique et repartir sur des bases solides.
Par ailleurs, Fayulu n’a pas ménagé le président Tshisekedi qui, au cours d’une conférence de presse conjointement animée avec le Premier ministre belge, Alexander de Croo, a affirmé que « la porte d’entrée en Europe, parlant de l’Europe diplomatique, politique et des affaires, c’est la Belgique… ». Sans détour, le leader de l’ECiDé a laissé entendre que Félix Tshisekedi « fait preuve de méconnaissance de la géopolitique mondiale, de complexe de néo-colonisé et de déni de mémoire ».
« Une telle soumission volontaire est une insulte au combat héroïque mené par nos pères de l’indépendance qui, cela doit être dit, ne se sont pas battus pour rien. Quand on ne sait pas, on cherche à s’informer », a-t-il asséné.
Enseigner l’histoire du Congo
Pour la maîtrise des enjeux actuels, Fayulu soulève la nécessité pour tous les Congolais de connaître l’histoire de l’esclavage, celle de la colonisation, le cheminement de Simon Kimbangu, tout de la lutte héroïque et douloureuse pour l’indépendance, les soubresauts de la première et de la deuxième République, les drames liés à la guerre d’agression de la RDC par le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi.
« On doit enseigner à nos enfants comment le Congo, fidèle aux traditions ancestrales, a accueilli les Rwandais et les Burundais contraints à l’exil parce que fuyant les guerres interethniques dans leurs pays respectifs. On doit aussi leur enseigner les circonstances de la naissance de la troisième République ainsi que tant d’autres faits qui ont émaillé l’histoire de notre pays », a-t-il dit.
La Rédaction