Après la clôture du sommet des dirigeants USA-Afrique, les Etats africains attendent des actions concrètes visant à renforcer la coopération. Avec 7,5% des réserves mondiales du gaz naturel, 40% des réserves aurifères et entre 80% et 90% du chrome et du platine, l’Afrique représente une terre exceptionnelle d’opportunités.
Les USA doivent, souligne le président de la République du Congo, Denis Sassou N’guesso, saisir les immenses opportunités d’investissement qu’offre l’Afrique, et être aux côtés des Etats africains dans le processus irréversible d’industrialisation et de développement du continent.
« Même si notre continent connait depuis plus de 2 décennies une transformation et une évolution sans précédent, les enjeux et les besoins en investissement demeurent considérables. En effet, pour un continent où l’électricité doit être apportée à plus de 600 millions d’habitants, où les besoins en financement dans le domaine des infrastructures s’élèvent à plus de 100 milliards de dollars par an, et qui concentre 60% des terres arables, d’importantes réserves de minerais et comptera 2,5 milliards de consommateurs d’ici à 2050, son attractivité économique est sans commune mesure », a indiqué le président congolais lors de son intervention au sommet USA-Afrique, organisé du 13 au 15 décembre, à Washington.
Financement de l’agenda 2063 de l’Union africaine
Denis Sassou à, à cette occasion, invité les Etats-Unis d’Amérique et le secteur privé américain, à s’intéresser aux projets relatifs au Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA), en mettant l’accent sur le développement des énergies renouvelables, afin de permettre au continent d’amorcer sa transition énergétique sur la base de ses énormes potentialités.
« Depuis plusieurs années, l’Afrique intéresse ses partenaires au financement de l’agenda 2063 qui constitue le programme de développement et de prospérité partagée de notre continent. Il traduit parfaitement les défis que nous devons relever dans les domaines de la sécurité, des infrastructures, de l’énergie, du réchauffement climatique, de l’autosuffisance alimentaire, de l’industrialisation, et des enjeux liés à la jeunesse de la population africaine », a-t-il expliqué.
L’Agenda 2063 souligne la nécessité de l’intégration comme l’un des fondements essentiels pour permettre à l’Afrique d’atteindre ses objectifs de croissance et de développement inclusifs et durables. L’Aspiration 2 de cet agenda met l’accent sur la nécessité pour l’Afrique de se doter d’infrastructures de classe mondiale qui traversent l’Afrique et qui amélioreront la connectivité grâce à des initiatives plus nouvelles et plus audacieuses visant à relier le continent par les voies ferrée, routière, maritime et aérienne ; et de mettre en place des pools énergétiques régionaux et continentaux ainsi que des technologies de l’information et de la communication (TIC).
L’UA travaille également à la mise en œuvre de cadres continentaux de l’Agenda 2063 pour la promotion du développement des infrastructures, tels que le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA), qui fournit un cadre commun permettant aux parties prenantes africaines de construire les infrastructures nécessaires pour des réseaux plus intégrés dans les domaines du transport, de l’énergie, des TIC et des eaux transfrontalières dans le but de dynamiser le commerce, stimuler la croissance et créer des emplois.
Les principaux projets phares de l’Agenda 2063 qui motivent les efforts de l’UA dans le domaine du développement de l’énergie et des infrastructures sont notamment « le Réseau intégré de trains à grande vitesse qui vise à relier toutes les capitales africaines et les centres commerciaux par le biais d’un Réseau africain de trains à grande vitesse ; la mise en œuvre du Projet du barrage de Grand Inga qui vise à transformer les sources d’énergie traditionnelles de l’Afrique en sources modernes et à assurer l’accès de tous les Africains à une électricité propre et abordable par le développement du barrage d’Inga ; la création d’un Marché unique et unifié du transport aérien en Afrique (SAATM) qui vise à assurer la connectivité intra-régionale entre les capitales africaines et à créer un marché unique et unifié du transport aérien en Afrique, en tant que moteur de l’intégration économique du continent et de son programme de croissance… ».
Reagan Ndota