Le député national, Claudel Lubaya appelle le pouvoir public à contrer la montée des peurs et la menace de la discorde en desserrant l’étau de l’intolérance pour assurer la concorde sociale dans un pays, dit-il, en conflit permanent.
La République démocratique du Congo « va mal et ce mal persiste », alerte l’élu de Kananga outré par les tensions qui ne font que monter dans les différents coins du pays. Il regrette que même les dernières nominations opérées par le président Félix Tshisekedi dans la territoriale « ont fini par achever le peu de cohésion qui nous restait ; de même qu’elles ont contribué à fracturer davantage la nation ».
A 5 jours du démarrage des opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs, Claudel Lubaya fait remarquer, avec peine, qu’ il s’observe d’Est à l’Ouest, en passant par le centre du pays, la montée des peurs et des violences à caractère tantôt ethnique, tantôt politique.
« L’ancien Katanga semble au bord de l’implosion. Les tensions communautaires Katanga Kasaï y ont refait surface. L’Etat est absent, parfois complaisant quand il y est, et souvent dépassé. A haute voix, l’archevêque de Lubumbashi a tiré la sonnette d’alarme. Il y a péril en la demeure et la situation risque de dégénérer si l’on n’y prend garde. Au Kasaï central, l’intolérance politique y a élu domicile. Aucune voix dissidente n’est autorisée à s’exprimer. Des milices partisanes, à la solde des pouvoirs publics usent d’une brutalité inouïe à l’endroit de toute opinion contraire. On s’en vante. On banalise. On se tait, Ce n’est pas un dérapage. C’est une dérive inacceptable, inexcusable, intolérable dans une province aux équilibres fragiles », a-t-il dénoncé.
Absence de l’autorité de l’État
A Kinshasa, capitale du pays, Lubaya note que les frustrations s’accumulent sous un silence « bruissant ». « L’exécutif urbain a créé ce qu’il appelle «zone neutre», inaccessible à certains alors que d’autres y ont quartier libre », a-t-il condamné rappelant que « c’est de l’injustice, source de frustrations et de tensions ».
Toutes ces pratiques alimentent « le mal-être citoyen, les peurs, les angoisses que personne ne peut se permettre de laisser se développer en ce moment » et « la question de l’autorité de l’État et de l’efficacité de son action est clairement posée », a-t-il ajouté.
« Dans un pays en guerre, en plus de foyers de tensions disséminés çà et là, le pôle régalien du gouvernement reste inopérant, aphone, inaudible. Il donne l’impression d’être dépassé par les enjeux », a indiqué le leader de l’UDA/Originelle.
Au regard de cette situation, Claudel Lubaya laisse entendre que « la République ne peut être sectaire. Elle se doit de rester impartiale, lucide et cohérente pour imposer l’autorité de l’État ».
Dans la foulée, il demande aux gouvernants d’être « fermes et impitoyables » à l’endroit de tous ceux qui, par leurs propos et actes, transgressent les lois du pays car, souligne-t-il, « l’autorité ne se décrète pas. Elle a besoin d’agir pour s’affirmer ».
Reagan Ndota