Dans son Rapport mondial 2023, sa 33ème édition annuelle qui compte 712 pages, Human Rights Watch a passé en revue les pratiques en matière de droits dans près de 100 pays.
HRW a noté que des dirigeants mondiaux ont renoncé cyniquement, en 2022, à leurs obligations en matière de droits humains et à la nécessité de faire rendre des comptes aux auteurs d’abus, en échange de gains politiques à court terme.
S’agissant de la République démocratique du Congo (RDC), la situation sécuritaire et des droits humains a continué de se dégrader, notamment dans les provinces de l’Est du pays, a déploré l’organisation non gouvernementale internationale qui se donne pour mission de défendre les droits de l’homme et le respect de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
« L’administration du président Félix Tshisekedi a peu avancé dans la mise en œuvre des réformes systémiques sur lesquelles il s’était engagé pour rompre les cycles de violence, d’exactions, de corruption et d’impunité qui accablent le pays depuis des décennies », a indiqué HRW.
Selon cette organisation, dans un climat d’intolérance croissante à l’égard des voix dissidentes, la répression à l’encontre des journalistes, des activistes, des détracteurs du gouvernement et des manifestants pacifiques s’est poursuivie.
« Dans l’Est du pays, l’état de siège imposé un an plus tôt au Nord-Kivu et en Ituri n’est pas parvenu à endiguer la violence généralisée et les atrocités perpétrées par de nombreux groupes armés contre les civils. Dans ces deux provinces, les groupes armés et les forces gouvernementales ont tué plus de 2 000 personnes entre janvier et fin octobre », a-t-elle rapporté.
Pour l’opposant Martin Fayulu, le moment est venu de mettre fin au leadership de Félix Tshisekedi qui a, selon lui, montré ses limites.
« Merci à HRW d’avoir continué à mettre en lumière la situation désastreuse des droits humains en RD Congo, qui « a continué de se détériorer… alors que l’administration de Tshisekedi a fait peu de progrès sur les réformes systémiques promises ». Ensemble, nous devons mettre fin à cet échec du leadership », a-t-il dit.
HRW a rappelé qu’en mars 2022, le gouvernement a lancé des consultations nationales sur une nouvelle initiative de justice transitionnelle et réaffirmé son engagement à établir les responsabilités pour les crimes graves commis à travers le pays. Mais, regrette HRW, ces consultations n’ont que peu progressé et l’administration de Tshisekedi n’a pas pris de mesures concrètes pour mettre fin à l’impunité.
Reagan Ndota