La Coordination des opérations électorales de la Coalition Lamuka a affirmé ce vendredi que chaque jour qui passe révèle que « le processus électoral conduit par la CENI sous la direction de Denis Kadima est une vaste escroquerie ».
Les élections de 2023 risquent d’être chaotiques. La famille politique de Martin Fayulu, candidat déclaré à la présidentielle de 2023, en veut pour preuve notamment, l’existence « des centres fictifs, des centres cartographiés mais non opérationnels depuis le début de l’opération, des centres fonctionnant sur des adresses autres que celles indiquées par la CENI, des centres sans agents de la police nationale et des centres qui ont fermé avant même la date prévue de clôture des opérations dans l’aire numéro 1 ».
La centrale électorale n’a pas rectifié le tir. Même dans les aires opérationnelles 2 et 3, dénonce la COEL, l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs connait les mêmes tares que celles identifiées dans l’aire opérationnelle 1.
« On constate notamment, la lenteur et l’incompétence des agents chargés de l’enrôlement, les pannes répétées des machines, les difficultés d’alimentation en énergie électrique, le marchandage des cartes d’électeurs, le nombre insuffisant de centres d’enrôlement et des kits dans certaines provinces, les longues distances à parcourir pour rejoindre les centres d’enrôlement, les intimidations que subissent la population par les agents de la police et ceux de la CENI. De plus, la CENI n’a pas publié les cartographies des centres d’enrôlement des aires opérationnelles 2 et 3 », a-t-elle condamné.

Kadima et la CENI préparent l’implosion du pays
Selon Lamuka, le malheureux accident routier de Tshikapa vient de révéler l’ampleur de la fraude en préparation par Denis Kadima et son équipe.
« Combien d’autres parlementaires et membres de l’union sacrée sont en possession des documents de la CENI, comme le député qui a été pris la main dans le sac? », s’interroge la famille politique de Martin Fayulu.
Au regard de la gravité de cette situation, « nous exigeons, toute affaire cessante, que la criminelle entreprise des fiches d’identification et des cartes d’électeurs trouvées dans le véhicule d’un député soit élucidée par une commission d’enquête indépendante à mettre en place. Le communiqué de la CENI du 22 février courant n’est pas convaincant », a ajouté la COEL.
Pire encore, révèle Lamuka, « il est aujourd’hui prouvé que des Congolais vivant à l’étranger peuvent se procurer à distance des cartes d’électeurs en envoyant une simple photo via Whatsapp et une somme d’argent. Ceci démontre à suffisance la légèreté et l’irresponsabilité avec lesquelles ce processus est conduit ».
A ce sujet, elle demandons à la CENI de donner le nom de l’imprimerie chargée de fournir les cartes d’électeurs ainsi que la quantité commandée et livrée.
« Nous demandons à aussi à la CENI de faire toute la lumière sur les cas des politiciens qui louent des véhicules pour transporter les citoyens hors de leurs lieux d’habitation pour se faire enrôler dans des bureaux fictifs », a-t-elle ajouté, soulignant que « l’on comprend maintenant pourquoi certains compatriotes affirment ouvertement qu’à chaque membre de la CENI, il a été attribué un quota des députés à nommer ».
Au vu de ce constat honteux, en rapport avec l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs, il est clair, selon la COEL que personne de sensé ne peut encore accorder le moindre crédit à ce que fait la CENI et douter des affirmations de Lamuka « que Kadima et la CENI sont en train de préparer l’implosion du pays à travers un nouveau hold-up électoral ».

Il faut une « réunion urgente entre la CENI et les parties prenantes »
Lamuka exige une réunion urgente entre la CENI et les parties prenantes pour analyser dans les détails tous les contours des problèmes auxquels fait face la CENI en vue des élections transparentes, impartiales et apaisées.
Aussi, la centrale électorale est appelée à mettre à la disposition du public, la cartographie, adresses et noms, des centres d’enrôlement des aires opérationnelles 2 et 3 comme elle l’a fait pour l’aire opérationnelle 1. « Ceci nous permettra de poursuivre correctement le monitoring des opérations en cours », a-t-elle expliqué.
« Nous demandons une fois de plus à la CENI de publier le cahier des charges sur base duquel la société Sud-Coréenne, Miru Systems, a gagné le marché des kits électoraux. Nous demandons aussi à l’ambassade de la République de Corée du Sud d’exiger de la Société Miru Systems la publication du contrat qu’elle a signé avec la CENI et de dénoncer tous les possibles actes de corruption », a indiqué la COEL.
Lamuka précise que « Denis Kadima et ses complices » cherchent à enfoncer le pays dans l’abîme pendant que les Congolais veulent des élections transparentes, impartiales et apaisées pour doter le pays des institutions légitimes.
Reagan Ndota