Face aux défis sécuritaire, climatique et économique auxquels fait face l’Afrique, la France pense que les seules réponses efficaces sont « des réponses globales, coordonnées et solidaires ».
« Les solutions, ce sont d’abord celles que promeut l’Union africaine elle-même pour prévenir et résoudre les conflits », a déclaré jeudi Nicolas De Rivière, représentant permanent de la France auprès des Nations unies, au cours du débat public du Conseil de sécurité sur « la paix et la sécurité en Afrique : l’impact des politiques de développement dans la mise en œuvre de l’initiative Faire taire les armes ».
Le diplomate français a souligné que son pays se félicite de l’opérationnalisation du Fonds africain pour la paix, principal instrument de financement des activités de paix et de sécurité de l’Union africaine.
« La France soutient la montée en puissance des opérations africaines de paix, car l’Union africaine a les capacités d’apporter des réponses robustes aux défis sécuritaires du continent. La France est prête à reprendre les discussions au Conseil de sécurité pour assurer un financement durable et prévisible de ces opérations, y compris sur contributions obligatoires », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, Nicolas De Rivière a estimé que les défis vont bien au-delà des menaces sécuritaires. Selon lui, il faut établir des partenariats d’égal à égal avec les pays africains afin de mieux répondre ensemble aux enjeux de long terme, et en particulier aux défis environnementaux et de développement.
« C’est ce que la France et le Gabon ont fait début mars en organisant le One Forest Summit pour lutter contre le dérèglement climatique et préserver la biodiversité. Dans le domaine de la santé, pour combattre la pandémie de Covid-19, la France avait fait le choix de soutenir l’excellence scientifique africaine en appuyant la production de vaccins sur le continent. Pour financer des infrastructures durables, l’Union européenne a lancé il y a un an la stratégie Global Gateway. La moitié des 300 milliards d’euros mobilisés dans le cadre de cette stratégie sera dédiée à l’Afrique et plus d’un tiers de ses projets sera déployé en Afrique subsaharienne. Le sommet que la France organisera les 22 et 23 juin à Paris permettra de renforcer l’architecture financière internationale afin de lutter contre les inégalités et financer la transition climatique », a-t-il expliqué.
La France est d’avis que les solutions doivent être conçues avec l’ensemble des acteurs de la transformation du continent : la jeunesse, la société civile, les entrepreneurs, les chercheurs, les sportifs et le monde culturel.
« Les femmes et les jeunes doivent être au cœur de ces solutions. Ce sont les femmes africaines qui ont été à l’initiative de l’agenda « Femmes, paix et sécurité » après la déclaration de Windhoek en 2000 », a souligné Nicolas De Rivière.