Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a affirmé jeudi 15 juin, devant la presse que, le monde doit éliminer progressivement les combustibles fossiles de manière juste et équitable, en laissant le pétrole, le charbon et le gaz dans le sol où ils appartiennent et en augmentant massivement les investissements renouvelables dans une transition juste.
Le coeur pollué de la crise climatique est, selon le patron de l’ONU, l’industrie des combustibles fossiles. D’où, il a laissé entendre que les plans de transition de l’industrie des combustibles fossiles doivent être des plans de transformation, qui tracent le passage d’une entreprise à une énergie propre et loin d’un produit incompatible avec la survie humaine.
Sinon, prévient-il, ce ne sont que des propositions pour devenir des démolisseurs de planètes plus efficaces. Les plans de transition, assure-t-il, visent précisément à fournir une feuille de route pour un processus géré et ordonné qui garantit l’abordabilité, l’accès et la sécurité énergétique.
Pour y arriver, Antonio Guterres a indiqué le programme d’accélération de l’ONU appelle les gouvernements à : « S’engager à ne pas utiliser de nouveau charbon; Achever l’élimination du charbon d’ici 2030 dans les pays de l’OCDE et 2040 ailleurs; Mettre fin à tout financement international du charbon public et privé; Mettre fin à l’octroi de licences ou au financement de nouveaux projets pétroliers et gaziers; Arrêter l’expansion des réserves de pétrole et de gaz existantes et soutenez la transition juste des pays en développement touchés; Assurer une production d’électricité nette nulle d’ici 2035 dans les pays développés et 2040 partout ailleurs; Déplacer les subventions des combustibles fossiles vers les énergies renouvelables et vers une transition énergétique juste; Mettre un prix sur le carbone. Et établir une élimination progressive mondiale de la production de pétrole et de gaz existante compatible avec des émissions mondiales nettes nulles d’ici 2050 ».
Mais, insiste Guterres, l’industrie des combustibles fossiles et ses facilitateurs ont une responsabilité particulière. Selon lui, l’année dernière, l’industrie pétrolière et gazière a récolté une manne record de 4 000 milliards de dollars en revenus nets. Pourtant, regrette-t-il, pour chaque dollar dépensé pour le forage et l’exploration du pétrole et du gaz, seulement 4 cents sont allés à l’énergie propre et à la capture du carbone… combinés. « Échanger le futur contre trente pièces d’argent est immoral », a-t-il tonné.
Le monde a besoin, a souligné Antonio Guterres, que l’industrie utilise ses ressources massives pour conduire, et non entraver, le passage mondial des combustibles fossiles aux énergies renouvelables et récolter les bénéfices en menant eux-mêmes la transition.