Poursuivi notamment pour avoir « entretenu des contacts avec le conseiller spécial en matière de sécurité du président rwandais Paul Kagame en vue d’engager des hostilités contre la RDC », Solomon Kalonda, conseiller spécial du candidat à la présidentielle congolaise Moïse Katumbi, a comparu jeudi 17 août 2023 devant la Cour militaire de Gombe siégeant en foraine à la prison militaire de Ndolo à Kinshasa.
Cadre du parti de l’opposition Ensemble pour la République, Salomon Kalonda a été chargé par le ministère public de « comploter » avec les officiers rwandais pour déstabiliser la RDC. Il s’agit d’une nouvelle prévention évoquée alors qu’il était arrêté pour « détention illégale d’arme » (un fait non retenu par l’auditeur supérieur militaire. L’affaire a été renvoyée pour le 18 septembre afin de permettre à ses avocats de pénétrer le dossier.
Mais maître Hervé Diakese estime que son client n’est pas justiciable devant une juridiction militaire. « Au regard du dossier de nous allons pénétrer, Salomon Kalonda n’a rien à faire devant une justice militaire. Il n’est pas constitutionnellement justiciable d’une justice militaire. Et tout état de cause, Salomon Kalonda n’a rien à faire devant aucune instance judiciaire de ce pays au regard des faits qu’on prétend lui reprocher », a-t-il déclaré à l’issue de l’audience de ce jeudi.
« Un dossier vide »
La défense a soutenu que l’ensemble de faits évoqués par le ministère public sont des accusations postérieures à la raison initiale pour laquelle Salomon Kalonda avait été interpellé « et qui avait même fait l’objet d’une conférence de presse et issus d’une détention irrégulière, d’un ensemble d’accusations que nous allons, en temps utile, démontrer la fausseté, au même titre que l’accusation du pistolet était fausse, et aujourd’hui, même leurs propres auteurs y ont renoncé. Donc, nous sommes très sereins là-dessus ».
« La raison pour laquelle on avait arrêté irrégulièrement et détenu dans les services des renseignements militaires Salomon Kalonda était une fausse raison, c’était un prétexte, c’était une manipulation et ses auteurs n’ont pas eu le courage aujourd’hui de le soutenir devant la justice militaire. La même manière les autres accusations qui en découlent », a-t-il insisté.