Le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a déploré lundi 11 septembre 2023, à l’ouverture de la 54ème session du Conseil des droits de l’homme, le fait que, selon lui, « le monde trahit sa promesse d’éliminer la faim d’ici 2030 ».
Malgré des ressources financières, l’innovation technologique et des terres suffisantes pour fournir une nourriture adéquate à tous, a-t-il regretté, le monde est revenu à des niveaux de faim jamais vus depuis 2005.
A mi-chemin passé de l’Agenda 2030 [Programme de développement durable à l’horizon 2030], « nous sommes sur la bonne voie pour qu’il devienne un monument tragique de l’échec de notre génération à éradiquer l’extrême pauvreté et à réaliser les droits de l’homme », a-t-il prévenu.
Dans 111 pays, 1,2 milliard de personnes, dont près de la moitié sont des enfants, vivent aujourd’hui dans une pauvreté multidimensionnelle aiguë, a dénoncé le chef des droits de l’homme de l’ONU, précisant que, dans l’ensemble du Sahel, la plupart des gens luttent pour leur survie quotidienne, le Burkina Faso, le Tchad, le Mali et le Niger figurant parmi les huit pays les moins avancés du monde.
« Notre époque est marquée par une concentration massive des richesses et des inégalités sans précédent », a-t-il tonné, rappelant que l’abîme entre riches et pauvres nuit à tout le monde. A l’échelle nationale et internationale, fait-il observer, cela détruit la confiance et affaiblit les efforts pour trouver des solutions.
Pour relever ce défi, une étape importante doit être la réforme de l’architecture financière internationale, y compris des accords plus équitables sur l’allégement de la dette et le financement du développement.
Volker Türk a ensuite encouragé « vivement » les États à soutenir l’appel des Nations unies en faveur d’une relance des Objectifs du développement durable (ODD) et a salué les discussions internationales en cours sur le renforcement de la coopération fiscale internationale. Prendre des mesures décisives pour mettre fin à la corruption et aux flux financiers illicites est un outil puissant pour augmenter les recettes des États, a-t-il indiqué.
Dans ce contexte, il a plaidé pour que, lors du Sommet sur les ODD de la semaine prochaine, lors de la COP28 sur les changements climatiques et lors du Sommet du futur, les États puissent aller vers des changements fondamentaux.
La mise en œuvre du droit au développement est essentielle, a insisté Volker Türk, avant de rappeler que le projet de Pacte international relatif au droit au développement a été soumis au Conseil des droits de l’homme pour action à la présente session.