La 15e Conférence des parties (COP15) à la convention sur la diversité biologique, a été ouverte, mardi 6 décembre 2022, à Montréal, au Canada. « Nous faisons la guerre à la nature », a dénoncé Antonio Guterres dans son discours.
Le secrétaire général de l’ONU a fait remarquer qu’avec « notre appétit sans fond pour une croissance économique incontrôlée et inégale, l’humanité est devenue une arme d’extinction massive ».
« La déforestation et la désertification créent des friches d’écosystèmes autrefois florissants. Notre terre, notre eau et notre air sont empoisonnés par les produits chimiques et les pesticides, et étouffés par les plastiques », a-t-il fustigé.
Aujourd’hui, a noté Guterres, un tiers de toutes les terres sont dégradées, ce qui rend plus difficile de nourrir des populations croissantes. « Les plantes, les mammifères, les oiseaux, les reptiles, les amphibiens, les poissons et les invertébrés sont tous à risque. Un million d’espèces sont au bord du gouffre », a-t-il ajouté.
Il a aussi alerté sur le fait que la dégradation des océans accélère la destruction des récifs coralliens vitaux et d’autres écosystèmes marins et affecte directement les communautés qui dépendent des océans pour leur subsistance.
Au regard de cette situation, le SG de l’ONU estime que cette conférence est la chance d’arrêter « cette orgie de destruction » et de « passer de la discorde à l’harmonie ».
Il a dit attendre rien de moins de cette réunion qu’un cadre mondial de la biodiversité audacieux pour l’après-2020, qui « repousse l’apocalypse de la biodiversité en s’attaquant de toute urgence à ses moteurs – changement d’utilisation des terres et des mers, surexploitation des espèces, changement climatique, pollution et espèces exogènes envahissantes ».
Ce cadre, explique-t-il, devra s’attaquer aux causes profondes de cette destruction, notamment les subventions nuisibles, les investissements mal orientés, et les systèmes alimentaires non durables.
Les gouvernements doivent, selon Guterres, élaborer des plans d’action nationaux audacieux dans tous les ministères, qu’il s’agisse des finances, de l’alimentation, de l’énergie et des infrastructures.
Le secteur privé, par ailleurs, doit admettre que le profit et la protection doivent aller de pair et les pays développés doivent apporter un soutien financier massif aux pays du Sud, qui sont les gardiens des richesses naturelles de la planète, a martelé le secrétaire général de l’ONU.
Reagan Ndota