Le mandat (de six mois) de Martin Fayulu à la tête de la coordination du Présidium de Lamuka prendra fin le 11 avril prochain. Conformément à la charte de cette plateforme politique, le président de l’ECiDé va passer l’étendard au président de Nouvel Elan. A l’approche de cette date, le parti d’Adolphe Muzito accuse Fayulu de vouloir « détourner Lamuka pour ses intérêts partisans ».
Devant la presse samedi 1er avril à Kinshasa, Nouvel Elan a répondu à Martin Fayulu qui, dans un communiqué, a annoncé « le retrait volontaire » d’Adolphe Muzito et de son parti de Lamuka. Le secrétaire général du parti de l’ancien Premier ministre, Blanchard Mongomba qualifie de « mensongers » les propos du leader de l’ECiDé car, demande-t-il, « quelle est la preuve qu’il avance ? ».
« Pour montrer la mauvaise foi et l’incohérence de Mr. Martin Fayulu, on peut voir que ce dernier argumente dans son communiqué que le Collège des présidents a pris acte du retrait du Mr. Adolphe Muzito sur base d’une lettre que celui-ci lui aurait écrite à cet effet, mais il ne dit pas, pour quel motif et sur quelle base, le Collège aurait pris acte du retrait du Nouvel Elan, membre-fondateur, de la plateforme Lamuka », a-t-il dit.
Blanchard Mongomba laisse entendre qu’il s’agit d’un montage fait par Fayulu à l’approche de la date de passation du flambeau au Nouvel Elan, « en vue de détourner Lamuka pour ses intérêts partisans ».
Nouvel Elan n’entend nullement laisser Fayulu réussir son coup. Le parti de Muzito dit attendre la passation du flambeau comme le prévoit la charte, le 11 avril 2023. « Faute de quoi, il prendra acte du départ volontaire de Mr. Martin Fayulu de Lamuka, car celui-ci entrera dans un processus d’illégalité et d’illegitimité et ne pourra pas représenter la lutte pour la vérité, vérité des urnes« , a-t-il prévenu.
« Le Collège des présidents n’a pas pouvoir de décision »
Dans son communiqué, Martin Fayulu a affirmé que « le collège des présidents de Lamuka a pris acte du retrait volontaire d’Adolphe Muzito et de Nouvel Elan lors de la réunion ordinaire du 23 janvier 2023… ».
Nouvel Elan, quant à lui, fait remarquer que « le Collège des Présidents est un organe consultatif et de conseil, comme le prévoit la Convention. Il n’a pas pouvoir de décision. Les résolutions de leurs travaux sont prises par consensus et transmises au Présidium pour entérinement et décision ».
Et de demander : « En vertu de quelle compétence, le Collège des Présidents aurait-il pris acte, le 23 janvier 2023, de la décision de retrait de LAMUKA de Mr. Adolphe Muzito et du Parti du Nouvel Elan ? Par qui le Collège des présidents a-t-il été saisi à propos d’une lettre supposée destinée au Coordonnateur de Lamuka ? Où est l’acte de convocation de la plénière de ce Collège ? Où est le procès-verbal des travaux relatifs ? Quelle est la date de la publication, ne fut-ce que dans le média de la décision, en son temps ? Où sont les notifications des incriminées (Adolphe Muzito et Nouvel Elan), en leurs temps? Où est l’acte de transmission de la résolution de ladite décision au Présidium ? ».
De la Commission de suivi électoral
Alors que Fayulu ne reconnaît pas la Commission électorale et de lutte contre la fraude électorale << CSOL /Lamuka » qui a récemment publié les résultats du monitoring des opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs, Nouvel Elan, à son tour, se dit surpris qu’il n’ait pas dénoncé la communication de la Coordination des opérations électorales (COEL) faite au nom de Lamuka par un allié de l’ECiDé sans avoir été mandaté par le Présidium.
« Nous sommes surpris que Mr. Martin Fayulu n’ait constaté que la publication de CSOL, qui était précédée déjà par une autre communication d’une structure appelée COEL, soi-disant chargée du suivi du processus électoral et, dont le rapport a été signé en date du 24 février 2023 par Mr. Jean-Félix Senga, président d’un parti politique allié de l’ECiDé, de Mr. Martin, Fayulu », a dénoncé Blanchard Mongomba.
Nouvel Elan a, dans la foulée, rappelé que Fayulu « n’a jamais été convoqué un Présidium pour la validation des mandats d’adhérents ou l’entérinement de ceux-ci par le Présidium ».