La vérité des urnes commence par un fichier électoral fiable, a affirmé l’opposant Martin Fayulu qui appelle le peuple congolais à refuser que la CENI poursuive allègrement l’œuvre de se servir de lui comme strapontin pour la matérialisation de la fraude et de lui vendre une illusion de démocratie.
Pour le leader du parti ECiDé, il est aujourd’hui clair que la CENI ne veut pas se soumettre à l’audit externe de son fichier « parce qu’elle sait pertinemment bien qu’il contient des fictifs ».
Face au refus de la centrale électorale d’accéder aux revendications de l’opposition et de la société civile visant la requalification du processus électoral, Martin Fayulu a rappelé aux Congolais que, conformément à l’article 64 de la Constitution, Ils ont l’obligation de faire échec à toute forme de dictature d’où qu’elle vienne.
« Nous devons donc nous mobiliser pour empêcher que la parodie électorale en préparation ne se réalise. Ce n’est qu’à ce prix que nous allons recouvrer notre souveraineté et notre dignité confisquées. Dans cette perspective, nous allons entreprendre une campagne de mobilisation en vue de préparer le peuple à l’utilisation de l’article 64 », a-t-il déclaré mercredi devant la presse.
Cet article de la Constitution dispose que « tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution… ».
Pour des élections transparentes, crédibles inclusives et apaisées, l’opposition a exigé notamment l’audit externe du fichier électoral par un organisme indépendant réputé en la matière, la recomposition de la CENI et la restructuration de la Cour constitutionnelle.
Ces revendications n’ont pas trouvé un écho favorable, la CENI estimant qu’en tant qu’institution d’appui à la démocratie dont les missions sont tirées de l’article 211 de la Constitution, elle ne peut répondre des matières qui ne sont pas matériellement du champ de ses prérogatives conformément aux prescrits de l’article 9 de sa loi organique.
L’équipe dirigée par Denis Kadima a fait observer que certaines requêtes des opposants n’ont aucune pertinence avec le mandat constitutionnel ou les prérogatives de la CENI. « Les compétences étant d’attribution, la CENI ne saurait être fondée de les rencontrer », a-t-elle souligné.
S’agissant du point sur la publication des listes des électeurs et de l’audit externe du fichier électoral, la CENI a attiré l’attention de toutes les parties prenantes au processus électoral sur l’impératif pour elle d’observer strictement le cadre légal et réglementaire en vigueur dans l’exercice de ses missions. Car, dit-elle, dans l’intérêt de tous, rien ne peut justifier des actes qui s’affranchissent des prescrits de la loi électorale.
La CENI a précisé par ailleurs qu’elle va publier, selon les prescrits de la loi, sur son site internet, la liste des électeurs. A cette occasion, explique-t-elle, les parties prenantes pourront procéder à tout type d’opérations de contrôle et ou d’audit.