Une soixantaine d’Etats ont réitéré, mercredi devant le Conseil de sécurité de l’ONU, leurs appels à une réforme de la gouvernance internationale et à un encadrement de l’exercice du droit de veto, privilège des membres permanents du Conseil de sécurité.
Un consensus a émergé, selon lequel la réforme doit être celle du système international dans son ensemble, englobant le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale, mais aussi les institutions financières internationales.
Si une majorité de délégations ont souhaité un élargissement de la composition de cet organe dans les deux catégories de membres permanents et non permanents, l’utilisation du droit de veto, par ailleurs, a moins fait l’unanimité parmi les orateurs.
Le continent africain doit être prioritaire dans la future composition de la réforme du Conseil, ont plaidé le Gabon, le Ghana ou le Japon, en estimant que ce serait un moyen de réparer une injustice historique. Les pays africains n’accepteront pas d’être relégués indéfiniment au rang de spectateurs, a prévenu l’Égypte.
Dans cette configuration, le Conseil de sécurité pourrait ainsi compter jusqu’à 25 membres, a proposé la France. De son côté, l’Assemblée générale, organe universel par excellence, pourrait disposer davantage de pouvoirs pour que les voix des 193 États membres qui la composent soient prises en compte.
En outre, les institutions financières internationales, comme celles de Bretton Woods, doivent mieux prendre en compte les problématiques des pays en développement et ne plus être la « chasse gardée de quelques États Membres », a lancé le Kenya.
Le Mexique a de son côté jugé illusoire d’imaginer que le simple élargissement du nombre de membres permanents de sécurité suscitera, « comme par magie », le consensus. Selon lui, le succès du Conseil dépend, dans une large mesure, du fait que ses membres n’abusent pas du droit de veto.
L’Assemblée générale, a annoncé son président, convoquera en 2023 un débat sur l’exercice du droit de veto.
Pour les États-Unis, la Norvège, la Pologne, le Japon ou le Guatemala, l’exercice du droit de veto doit être encadré et même restreint dans le cas d’atrocités et de crimes de masse. Pour d’autres, le veto est anachronique, une « pomme de discorde ».
« Il faut réformer l’ONU, y compris le Conseil de sécurité. Le droit de véto doit par exemple être encadré et les États-Unis soutiennent l’initiative du Liechtenstein visant à ce que l’Assemblée générale se réunisse lorsque celui-ci est exercé. Elle a également indiqué que son pays soutient globalement une réforme du Conseil de sécurité et est disposé à entendre tous les points de vue sur la question. Mais à côté de cette réforme, d’autres organes des Nations Unies aussi, notamment les systèmes sanitaire et humanitaire doivent être réformés pour plus d’efficacité et de rapidité de réaction », a indiqué Linda Thomas-Greenfield, représentante permanente des USA.
Les pays africains pensent qu’il faut soit annuler le droit de veto, soit l’octroyer à tous les membres du Conseil pour éviter tout déséquilibre systémique en son sein, a résumé l’Égypte.
Reagan Ndota