La note d’orientation du secrétaire général de l’ONU sur le Nouvel Agenda pour la paix, présentée jeudi 20 juillet 2023, propose une vision de la prévention des conflits et de la violence et du maintien de la paix qui s’applique à tous, dans chaque pays, à chaque instant.
Antonio Guterres a, dans ce cadre, appelé les États membres de l’ONU à réduire leurs dépenses militaires et à interdire les armes inhumaines et d’emploi aveugle. Il faut, selon lui, privilégier la médiation, promouvoir la cohésion sociale et donner la priorité aux liens entre le développement durable, l’action climatique et la paix.
Pour cela, le chef de l’ONU appelle à envisager le continuum de la paix dans son ensemble et adopter une approche globale, qui identifie les causes profondes des conflits et empêche les graines de la guerre de germer.
« La stagnation et l’inversion des progrès accomplis sur plus de la moitié des cibles associées aux objectifs de développement durable ont de graves répercussions pour la paix et la sécurité internationales. Ce n’est pas une coïncidence si les pays touchés par un conflit sont aussi les plus en retard dans la réalisation des ODD », a-t-il dit, encourageant les Etats à accélérer la mise en œuvre du Programme 2030, en ayant conscience que la prévention et le développement durable sont interdépendants et se renforcent mutuellement.
Eliminer les armes nucléaires
Le secrétaire général de l’ONU a déploré le fait que le régime de désarmement nucléaire et de maîtrise des armements s’érode; la non-prolifération est remise en cause ; et une course qualitative aux armements nucléaires est en cours.
Réduire le risque existentiel posé par les armes nucléaires est une priorité urgente, a-t-il dit, soulignant cependant que « cela ne suffit pas » car, estime-t-il, « nous devons faire tout notre possible pour éliminer ce risque, en éliminant les armes nucléaires ».
Ainsi- a-t-il appelé les États membres à s’engager de toute urgence à poursuivre un monde exempt d’armes nucléaires et à renforcer les normes mondiales contre leur utilisation et leur prolifération.
Intensifier la diplomatie préventive
Antonio Guterres a aussi soulevé la nécessité d’ intensifier la diplomatie préventive au niveau mondial face à la fragmentation croissante et à l’émergence potentielle de blocs géopolitiques avec des règles commerciales, des chaînes d’approvisionnement, des devises et des internets différents.
Il a demandé à tous les pays de donner la priorité à la diplomatie, en particulier lorsque les États ne sont pas d’accord ; et d’user pleinement de ses bons offices pour combler les clivages, afin que l’humanité ne devienne pas un dommage collatéral dans une compétition géopolitique tous azimuts entre grandes puissances.
« L’ONU, en tant que seule plate-forme véritablement universelle, doit être au centre de ces efforts », a-t-il souligné, appellant à investir dans des architectures de sécurité régionales capables de rétablir la confiance entre les États membres et de soutenir la diplomatie au niveau mondial.