Le Premier ministre honoraire de la République démocratique du Congo (RDC), Adolphe Muzito, séjourne depuis quelques jours en Europe où il multiplie des échanges avec des partenaires internationaux dans l’objectif ultime de sortir la RDC de l’ornière.
Le leader de Nouvel Elan, réclamé par une bonne frange de la population congolaise pour briguer la magistrature suprême, a échangé, ce vendredi 15 juillet, avec l’envoyé spécial de la Belgique pour la région des Grands Lacs, Stéphane Doppagne. Les deux personnalités ont notamment évoqué les causes et conséquences de l’agression de la RDC par le Rwanda à travers les terroristes du Mouvement du 23 mars (M23).
La situation sécuritaire dans l’Est de la RDC est très préoccupante. Les éléments du M23 soutenus par le pays de Paul Kagame contrôlent toujours la cité stratégique de Bunagana (située à la frontière avec l’Ouganda). Muzito a toujours soutenu qu’une « meilleure gestion des frontières peut éviter à la RDC plus de la moitié de ses problèmes économiques, sociaux et sécuritaires dont la solution permettra son développement ». « La question des frontières doit être inscrite en priorité dans la stratégie de la défense du pays et du maintien de la stabilité dans la sous-région », a préconisé l’ancien chef du gouvernement congolais.
Pour résoudre le problème de l’insécurité dans l’Est de la RDC, le coordonnateur de la coalition Lamuka pense qu’ en plus des efforts pour une vraie défense et une bonne diplomatie mises à l’épreuve par les deux dernières agressions rwandaises, l’option d’une frontière physique par la construction d’un mur de séparation, parait urgente.
A côté de cette option, Muzito suggère aussi de faire un inventaire et une répartition des terres entre l’Etat et les communautés locales ainsi que leur titrisation en faveur de ces dernières.
La coopération belgo-congolaise
Adolphe Muzito et Stéphane Doppagne ont aussi parlé de la coopération entre la RDC et le Royaume de Belgique. Ils ont soulevé la nécessité d’améliorer le climat des affaires et lutter contre la corruption en RDC.
« Les minerais congolais tels que le cobalt sont essentiels à la transition verte que le monde doit opérer de toute urgence. Mais leur exploitation doit profiter aux Congolais eux-mêmes », avait indiqué le diplomate belge quelques jours avant son entretien avec le Premier ministre honoraire de la RDC.
C’est dans ce cadre que la Belgique soutient l’Initiative pour la trnsparence dans les industries extractives (ITIE), qui promeut la transparence et la bonne gouvernance dans le secteur minier.
Pour Muzito, la RDC et la Belgique doivent renforcer davantage leur coopération au profit des populations de deux pays. D’ailleurs, le nouveau programme de coopération au développement gouvernemental (2023-2027) de la Belgique prévoit d’ investir principalement dans les femmes et les jeunes en RDC, afin de favoriser leur autonomisation.
Le processus électoral
La République démocratique du Congo (RDC) prépare son quatrième cycle électoral. A une année de ce grand rendez-vous, les esprits se surchauffent. Le président Félix Tshisekedi qui veut rempiler en 2023, est accusé d’avoir mis en place une centrale électorale acquise à son cause et fait adopter une loi électorale taillée sur mesure. Les germes de contestation sont donc déjà plantés.
Adolphe Muzito et Stéphane Doppagne ont insisté sur la nécessité de renforcer les mécanismes de transparence pour permettre aux Congolais de choisir librement leurs dirigeants.
Reagan Ndota